Comme je le disais dans mon quatrième texte sur le sujet, « L’AI ART est une discipline à part entière. J’ai surtout appris qu’il fallait du talent pour réussir une image. » Avec l’intelligence artificielle, j’ai expérimenté plusieurs sujets (peintures célèbres réinventées, artistes en atelier, paysages fantastiques imaginaires, natures mortes, portraits de femmes et d’hommes, fleurs et ensembles floraux, paysages marins, scènes de genre, scènes de science-fiction, scènes mystérieuses, objets bizarres façon steampunk, vitraux colorés, contes réinventés, villes et habitations futuristes, nébuleuses du cosmos, personnages fictifs et historiques, vie dans l’espace, etc. (Si vous êtes curieux, mon compte Instagram en est plein).
Ma recherche s’est approfondie en étudiant les images créées à l’aide de l’IA. Qu’est-ce qui compose «l’image parfaite» aux yeux du public ? Qu’est-ce qui fait qu’on vote pour une image plutôt qu’une autre dans les concours ? Pourquoi telle ou telle image rencontre autant de succès ? (Et, forcément, pourquoi telle ou telle image n’a aucun succès ?) Cette recherche a été fascinante pour moi, habituée de travailler avec des artistes en arts visuels. Si vous vous demandez s’il s’agit d’une communauté importante ou si c’est juste une poignée de « marginaux » qui utilisent l’IA, sachez qu’on parle de plus de 418 millions d’images générées par l’IA sur la plateforme que j’utilise (et il existe plusieurs plateformes de ce type) donc, les utilisateurs se comptent, à l’heure actuelle, par millions.
Les algorithmes artistiques utilisés sont: Stable Diffusion, DALL-E, Neural Style Transfer, VQGAN+CLIP & CLIP Guided Diffusion, etc. Les créations réalisées avec l’IA nous appartiennent et on peut en faire ce que l’on veut (mais il y a de nombreuses conditions à respecter au niveau du droit d’auteur car tout ce qui est créé par nous-mêmes peut ne pas être libre de droit). On peut aussi utiliser des images déjà existantes et les retoucher via l’IA. On peut même utiliser son propre visage pour se mettre en scène ! (Est-ce l’évolution de l’ego-portrait ?). Ok, mais c’est quoi VQCAN+CLIP ? C’est quoi tout ça ? Comment ça fonctionne ? VQGAN+CLIP sont deux algorithmes d’apprentissage automatique de pointe qui fonctionnent ensemble pour créer des oeuvres à partir d’une «intention» en texte. VQGAN est un générateur d’images et CLIP peut juger dans quelle mesure l’image correspond à votre intention. CLIP donne des commentaires à VQGAN sur la façon de rendre l’image plus semblable au texte (le prompt écrit par l’humain sur son intention de créer une image). Rajoutez à cela plusieurs effets de style (des filtres d’images comme dans les logiciels de traitement de l’image) et vous obtenez une infinité de possibilités. Il est impossible de produire deux images identiques, même si on utilise les mêmes mots.
La communauté, en tant que telle, est agréable. Les commentaires sont respectueux. Les gens sont aimables entre eux. On encourage les novices à poursuivre leurs efforts. La première impression, en lisant les commentaires des gens entre eux, est que dans cette communauté il y a une bienveillance, une gentillesse, une amabilité. Cela m’a agréablement surprise. Cela m’a fait souvenir d’un texte philosophique que j’avais déjà lu (sur philosophie magazine) qui disait que l’art nous rend moralement meilleur. Il ne définit pas ce qui est bien ou mal, ce qui est bon ou mauvais. Les arts (toutes disciplines confondues) offrent une dimension morale (mais loin du moralisme). J’avais appris que «devenir meilleur» relevait de la formation morale et signifiait simplement qu’on apprend ce qui est important pour soi-même, qu’on donne forme à sa vie par le contact des personnes auxquelles on s’attache. Forcément, si on s’attache à de bonnes personnes, leur exemple déteint sur nous. A force de s’entourer de beauté, d’idéal, de magnificence, on rêve d’un monde où l’harmonie et la quiétude sont reines. C’est dans cette optique que cette communauté m’a fait grandir pendant ces mois de créativité quotidienne. L’IA ne m’a pas fait championne de l’image intelligente, mais elle m’a montré que tout était possible et que l’image valait souvent plus que mille mots.
Crédits: Oeuvres générées par l’IA, commissionnées par HeleneCaroline Fournier