Le mouvement dans l’immobilité
Micheline Pruneau, artiste peintre

Par HeleneCaroline Fournier

Native de Saint-Prosper en Beauce (Québec-Canada), Micheline Pruneau est attirée dès son enfance par le dessin. Après une carrière en tant que couturière, elle suit des cours de dessin, d’aquarelle et de peinture (huile et acrylique), tout en explorant différentes techniques, notamment le fusain, l’encre de Chine et le café. C’est seulement en 1985 qu’elle s’installe à Québec avec sa famille. Elle devient membre de plusieurs associations artistiques: La Société artistique Maison Blanchette, Société culturelle de Saint-Augustin, membre de la Maison O’Neil, L’Association des Arts et de la Culture de L’Ancienne-Lorette, etc. Son expérience s’articule autour d’ateliers de développement et de perfectionnement, d’expositions et de symposiums de peinture. L’artiste a d’autres passions: la marche, le golf et les voyages – des éléments qui la conduiront vers une créativité toute particulière tournée vers la vie, la nature, l’être, la différence et l’amour. Elle puise ses sujets de peinture dans son environnement. L’artiste est une femme de cœur qui souhaite partager sa créativité avec les gens qui y sont sensibles. Ses œuvres sont disponibles à son atelier rue du Nordet à Québec et sur son site Internet.

CRITIQUE

Ce qui caractérise ses œuvres, ce sont les tons chauds et les scènes remplies de quiétude, un certain regard sur le temps qui passe, un questionnement face à l’inertie de la vie. Tout tourbillonne. Tout s’agite dans une relative stabilité, baignée dans une lumière crépusculaire ou aurorale. Si l’on tend l’oreille, on pourrait discerner le bruit feutré d’une feuille dansant dans les méandres d’un petit vent léger. La combinaison géométrique d’un tangram aérien réussit à figer ses oiseaux qui, encore une fois, s’ébattent dans un cadre restreint et statique. Ce mouvement dans l’immobilité semble être une constante de l’ensemble des œuvres de Micheline Pruneau.

Une expression figurative et semi figurative qui explore l’imaginaire dans une harmonie tonale. Pour l’artiste, l’art est une tentative de créer des formes. “C’est aussi l’intuition sensorielle qui exprime la sensibilité” d’un artiste qu’il soit peintre, sculpteur, danseur, musicien, comédien, chanteur, etc. Parmi ses artistes préférés: Paul Cézanne, artiste français impressionniste, notamment connu pour ses natures mortes et ses paysages, mais surtout pour ses recherches sur l’espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes. Alors que, par petites touches successives, Cézanne nous emmène en voyage, c’est par de grandes zones colorées et une série de rythmes débridés que Micheline Pruneau nous aide à décrypter la magie du temps et de l’espace.

Dans les œuvres les plus figuratives de Micheline Pruneau, on ressent une distance prise par rapport au sujet, l’expression d’un monde en attente d’ici et d’ailleurs. Le regard est perçant, juste, coloré et intemporel qui pousse le spectateur à la réflexion, à l’introspection – en tout cas, qui le force à un retour sur lui-même. Il vacille sur ses bases, s’il se laisse envahir par les œuvres de Micheline Pruneau, il ne tardera pas à en comprendre le sens profond.

L’EXPOSITION

L’exposition « Voyage à travers l’imaginaire » composée d’une vingtaine d’œuvres sera présentée du 2 au 28 juin 2009 à la Maison des Arts et Culture de L’Ancienne-Lorette, située au 1268 rue Saint-Paul à L’Ancienne-Lorette (Québec-Canada). Le vernissage aura lieu le dimanche 7 juin à 13h30.

Tiré du Journal de L’Ancienne-Lorette et repris dans la revue L’ArtZoomeur (Dossier: Critiques d’art) vol. 1