Oeuvre expliquée par l’herméneutique de l’art par HeleneCaroline Fournier, experte en art et théoricienne de l’art.
Une fenêtre sur l’horizon de LO fait 16 x 20 pouces, soit 40 x 50 cm. C’est une acrylique sur toile qui dépeint bien la vie en mer sur un voilier de plaisance. A priori, le sujet est fort simple, mais l’idée derrière l’oeuvre hyperréaliste est on ne peut plus abstraite. En effet, comment peut-on peindre la liberté ? Que représente la liberté à notre époque de confinement, de couvre-feu et de contraintes multiples liées à une pandémie ? La liberté n’a jamais été une notion aussi abstraite qu’en ce moment !
Cette oeuvre comporte des éléments symboliques, notamment liés au voyage, au périple, en tant que découverte du monde, mais aussi en tant que découverte de soi-même.
Trois éléments se retrouvent présents dans cette oeuvre: la terre (représentée par le bois du pont, le cordage en fibres naturelles et les voiles de coton), l’eau (représentée par la mer immense), l’air (représenté par le ciel sans limite). Dans cette oeuvre, le voilier file vers l’horizon, poussé par les vagues et le vent. L’absence de personnage indique que l’artiste et le voilier ne font qu’un. La vue que nous avons, dans notre position de spectateur, est la vue que l’artiste a sur son voilier. Nous sommes cette embarcation, avec des amarres liées à la terre et des garde-fou pour délimiter notre zone de confort, notre «territoire bien terre à terre» en quelque sorte. L’artiste et le voilier ne sont qu’une seule et même entité… et ils sont tournés vers le lointain, vers la liberté.
La mer représente symboliquement la dynamique de la vie. Elle propulse l’embarcation vers l’avant. Elle pousse l’être humain à se dépasser, et le rapproche de l’horizon où, peut-être, une terre se profilera et un bon port l’accueillera. Les eaux en mouvement est un état transitoire entre les possibilités encore informelles et les réalités formelles. Elles indiquent une situation d’ambivalence, qui est celle de l’incertitude, du doute, de l’indécision et qui peut se conclure bien ou mal. Il existe, dit-on, trois catégories d’humains: les vivants, les morts et ceux qui sont en mer. Avec la joie de la plaisance en mer, il convient de ne pas perdre le cap et de poursuivre la découverte jusqu’à bon port.
Le ciel de cette peinture se définit avec des nuages au bas de l’horizon. Habituellement, l’artiste se plaît à peindre des ciels bleus, sans nuages. Cette fois-ci, son ciel en comporte. Il ne pourrait en être autrement puisque l’air actuel comporte des risques. Les vagues sont calmes. C’est que la vie va doucement pour l’artiste en cette période pandémique. Il vaut mieux naviguer lentement mais sûrement, avancer prudemment. L’ensemble de l’oeuvre comporte moins de couleurs vives qu’à l’habitude. Le bateau tangue mais ne se renverse pas. L’équilibre est présente, malgré tout. Les couleurs pastels du ciel suggère que le ciel bleu sans nuages reviendra un jour. Inconsciemment, l’artiste a mis de l’optimisme dans son oeuvre. Il n’a pas réfléchi aux divers symboles. Il la peinte comme il se sentait intérieurement. C’est donc à l’image de cette oeuvre qu’il vit cette période particulière. Ce n’est certes pas le beau fixe, mais il a le vent dans les voiles pour arriver à bon port et la liberté est au centre de ses préoccupations.
SUR INTERNET
voir son site