Par HeleneCaroline Fournier

La transparence par définition est ce qui laisse passer la lumière et laisse paraître nettement les objets placés derrière. Le terme s’emploie couramment pour dire « qui ne cache rien », dans le domaine psychologique. La transparence – par analogie ou métaphore – est employée pour qualifier soit une pratique sociale soit pour qualifier un objet de recherche dans différentes disciplines. Nombre de chercheurs observent que le concept du « tout montrer / tout voir » est observable dans des espaces très disjoints. En outre, on peut faire transparence de tout mais pas avec tout le monde. Et enfin, la transparence peut être apposée à la « mise à plat » avant de braquer les projecteurs. Peu importe la manière dont on appréhende la transparence, l’exposition thématique qui se tient du 17 au 28 septembre 2008 à L’espace contemporain à Québec en fait voir de toutes les couleurs ! C’est en grattant la surface que j’ai découvert un univers dissimulé, un « autre côté » de l’objet exposé ; un passage secret relié à l’univers intérieur de ces quinze artistes qui ont exprimé à leur manière leurs émotions avec une certaine transparence. Parmi les artistes exposés, on retouve Andrée Côté avec des photographies numériques sur papier 100% coton (impression jet d’encre) qui expriment la transparence d’une façon non équivoque, Robert Dequoy avec « Le Silence du Scorpion », une oeuvre de 150 cm x 100 cm qui en impose par son caractère mythique et imaginaire, Denise Deschênes avec un collage-sculpture intitulé « Le Quatrième passage », une oeuvre étonnante digne des salons européens, Monique Duplantie dont le rythme quasi musical s’accorde avec l’insurpassable Bach de par sa perfection formelle, Yvète Faucher, inspirée par les primaires et les secondaires, a séduit par un lyrisme joyeux né d’une gestuelle spontanée, Benoît Garon captivant par sa technique à base de solution réactive – une technique qui ne se pratique guère au Québec – toujours axé vers une recherche et une évolution artistique qui mérite le déplacement, Suzanne Howard avec ses personnages tournés vers la lumière, Armande Lebeau avec oeuvres au naturel aux titres révélateurs, L’OR, vive et dynamique aux traits de pinceaux révélant l’« Eden » et « La Vague », Michel Marier avec des strates de couleurs sur fond texturé, donnant une dimension linéaire à une composition tournée vers l’essentiel, Nicole Mongeon-Cardin avec de petits formats d’acrylique sur papier géofilm d’une originalité qui mérite une mention spéciale, Ginette Plourdes avec des encres et couleur issues d’un univers onirique et symbolique d’une grande douceur, Yves Robert avec des femmes révélées mais non exposées à la lumière crue des projecteurs, Lucille Robitaille avec un univers enfantin aux touches délicates et féminines, Denise Rumpelmayr qui offre une interprétation non figurative des émotions dans une énergie et dans un mouvement recherchant l’équilibre. « Très beau, très bien » m’a dit Monsieur Jean-Guy Desrosiers, se qualifiant au passage de « simple citoyen » qui a eu la gentillesse de venir me donner ses impressions lors du vernissage du 19 septembre et qui tenait absolument à ce que j’écrive ses appréciations dans ma critique. Parmi ses préférés, il a choisi Lucille Robitaille et Yves Robert.

Article tiré de la revue L’ArtZoomeur (Dossier: Critiques d’art) vol. 1