« Regards par objectifs » est une exposition de photographies qui restera longtemps dans la mémoire collective des habitués de L’espace contemporain. L’affluence des visiteurs lors du vernissage du 28 mai 2010, pour cette deuxième exposition thématique qui rendait honneur à la photographie, a été bien au-delà des espérances de son directeur, Monsieur Michel Therrien, qui célébrera ce 22 juin les cinq ans d’ouverture de sa galerie. Il y avait donc foule au vernissage; les visiteurs ont même dû déborder pendant plusieurs minutes sur le trottoir de la rue Saint-Jean, profitant ainsi de la douceur de la soirée pour converser entre eux.

L’exposition qui se déroule du 26 mai au 6 juin 2010, au 313 rue Saint-Jean à Québec (Canada), présente quinze artistes originaires du Canada et d’Europe, dont des photographes de niveau international. ANNABELLE, Rémy Barbonne, Gilles Bérubé, Luc Bovet, Marie-Noëlle Cloutier, Geneviève DeCelles, Claire-Marie Gosselin, Marc Lautenbacher, Jean-Pierre Lemay, LO, Louise Néron, POIREH, Marie-Dominique Rouleau, SAYA et Nathalie Thibeault sont les photographes de cette exposition; parmi eux, des nouveaux venus à L’espace contemporain. Leurs photographies se présentaient sur tous supports ou presque : de l’aluminium à l’argentique, en passant par la toile et même le transparent.

Depuis son invention, il y a plus de 170 ans, la photographie a su tirer parti d’innovations technologiques et techniques. Son évolution rapide s’est faite, déifiant au passage des grands noms de la photographie. Avec l’arrivée du numérique, les artistes peuvent reconstruire l’image à volonté. C’est la rupture complète avec les procédés physico-chimiques initiaux, mais la conception d’imagerie est, somme toute, restée la même, amenant son exécutant à une composition qui, comme la peinture, est restée traditionnelle. Dès son invention, la photographie a été intimement liée à l’évolution de sa technique. Si, au départ, la photographie permettait d’exprimer la réalité « du réel », aujourd’hui, elle revêt une toute autre réalité. Le huitième art (en concurrence avec la radiodiffusion et la télévision) a ouvert la voie à l’abstrait, à la photo expérimentale et même à l’utilisation de l’informatique. Le HDR (High Dynamic Range), par exemple, dont le procédé permet d’obtenir une grande plage dynamique dans une image est un exemple de l’utilisation de l’informatique à un niveau artistique. Avec des prises de vue surexposées, normales et sous-exposées, reconverties dans un format affichable et « tone mappées », le rendu photographique, très réaliste, permet d’obtenir des détails à la fois dans les zones sombres et éclairées. Cette technique particulière est l’une des nombreuses techniques photographiques que le public peut admirer dans cette exposition.

Les nombreux commentaires recueillis auprès des visiteurs portent à croire que l’exposition a très bien été accueillie par le public. La diversité des sujets, des techniques et des supports rendent cette exposition originale, pleine de contours et de reliefs.

Entre la chambre noire et le HDR, tout un monde s’est vu impressionné.

L’exposition « Regards par objectifs » se poursuit jusqu’au 6 juin 2010, au 313 rue Saint-Jean à Québec (Canada), en attendant le prochain collectif photographique à L’espace contemporain en 2012.

Cet article sera publié dans L’ArtZoomeur (Dossier: Critiques d’art) vol. 2