Lepolsk Matuszewski, une maîtrise insoupçonnée
Lepolsk Matuszewski est un peintre plasticien expressionniste abstrait contemporain. Son univers pictural tourne autour de la lettre K. Son travail empreint d’une gestuelle calligraphique longuement travaillée donne à cette lettre, “la plus équilibrée de l’alphabet” selon l’artiste, une dimension abstraite.
Pour lui, l’abstrait c’est “soustraire et non pas ajouter” des éléments sur une toile. Ainsi, on comprend mieux pourquoi l’artiste épure son travail à la limite du compréhensible, du rhétorique, de l’icône, d’où l’aspect zen de ses œuvres.
Inspiré par le vide, le néant, le “rien“, il projette un message rempli d’émotions. L’œuvre parle, mais ne révèle pas tout. Une part de mystère subsiste.
L’action painting et ses diverses techniques sont, pour l’artiste, un moyen de s’exprimer, mais avec une maîtrise dans le mouvement. Ils ne sont donc pas le résultat visuel de mouvements irréfléchis, comme on pourrait le penser. Son travail est totalement et parfaitement maîtrisé et non aléatoire. Cette manière de peindre est d’autant plus difficile qu’elle perd le contact direct d’avec le support.
L’artiste s’inspire également de la nature et de ses éléments qui la composent et de leurs couleurs dans un jeu de clair-obscur, dualité qui n’est pas sans rappeler le ying et le yang, autre équilibre fondamental.
“Plus je plonge dans l’abstraction, plus je me rends compte que les savoirs, comme l’apprentissage des techniques de peinture sont obsolètes“. L’artiste constate aussi que les outils existants sur le marché sont mal appropriés pour peindre l’abstrait. Chaque pinceau et couteau à peindre sont prédestinés à un usage bien précis. Cette façon d’envisager la peinture, trop loin de lui, l’a obligé, même inconsciemment, à repenser ses propres outils de travail. Donc, négligeant volontairement une telle utilisation d’outils “prédestinés”, il s’éloigne de la calligraphie à laquelle on pourrait l’associer par extension. Même s’il n’aime pas les étiquettes, Lepolsk Matuszewski reste un adepte de l’expressionnisme abstrait.
“Je pense que si l’on considère l’implication personnelle du peintre avec son œuvre, ce qui rend ce côté mystique, c’est la part de soi que l’on met dans le tableau“. Pour l’artiste, la différence entre celui qui crée et celui qui regarde tient dans la découverte de l’artiste. Le spectateur ne connaît pas forcément tout le passé artistique du créateur. Il est donc plus facile pour lui de se projeter dans une œuvre qu’il regarde comme un objet extérieur à lui. L’artiste est beaucoup trop proche de son œuvre pour avoir un regard objectif.
Lepolsk Matuszewski ne souhaite pas la facilité. Il ne la recherche pas. Il expérimente, découvre et évolue.
C’est donc dans cette recherche constante qu’est venue cette perspective que la création, plus précisément le processus de création, est plus important que le résultat final. Devant ses œuvres, le public s’interroge, le plus souvent sur la technique. Ce qui l’amène à utiliser une technique compliquée dans certains tableaux est uniquement son perfectionnisme.
Dans le cas de ses prototypes, il ne répond jamais aux questions. C’est la part de mystère qu’il entretient. Le but de ses œuvres n’est pas de susciter des questions, mais une émotion. Ses prototypes sont des œuvres qui contiennent leur propre processus créatif. N’est-ce pas la quintessence de l’art quand des œuvres prennent vie et changent selon le regard qu’on porte sur elles ?
APOCALYPSE par Lepolsk Matuszewski
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article écrit par HeleneCaroline Fournier, agent d’artistes, commissaire, critique d’art