Le temps file. La vanité dans la collection du MNBAQ
Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) présente jusqu’au 24 septembre 2017 l’exposition « Le temps file. La vanité dans la collection du MNBAQ » dans l’une des salles du Pavillon Gérard-Morisset. Cette exposition est un temps d’arrêt; le moment de faire une pause et de réfléchir sur l’essence de la vie. Le thème n’est pas nouveau. La vanité est un genre pictural issu de la nature morte qui vient tout droit du 17e siècle qui, à l’aide de puissants symboles, met en relief la fragilité de l’existence.
Le genre naît dans les années 1620 à Leyde aux Pays-Bas, dans une atmosphère religieuse et intellectuelle marquée par le calvinisme. Il se développe d’abord au sein de l’école de Leyde, avec des peintres comme David Bailly, puis ses neveux, Harmen et Pieter van Steenwyck qui fixent le genre. D’ailleurs l’oeuvre la plus rare de l’exposition est Vanité de l’artiste Harmen van Steenwyck, une huile sur bois réalisée entre 1630 et 1656.
Plus d’une cinquante d’oeuvres ont été rassemblées temporairement pour cette exposition. De l’art ancien à l’art actuel, « Le temps file. La vanité dans la collection du MNBAQ » propose un éventail de techniques diverses (art décoratif, art graphique, dessin, estampe, installation, peinture, photographie, sculpture et vidéo). L’artiste Claudie Gagnon a d’ailleurs réalisé une oeuvre évolutive, Nature morte aux fleurs avec fromage (2017), pour nous faire méditer sur l’aspect transitoire de notre présence en ce monde. L’auteure Véronique Grenier a, pour sa part, réalisé une création narrative qui accompagne ponctuellement le visiteur par le biais du mediaguide.
Les oeuvres les plus remarquables, outre celle de van Steenwyck, seraient sans nul doute, Nature morte au fromage, une huile sur toile réalisée en 1898, de Ludger Larose, La jeune fille au miroir (d’après le Titien), une huile sur toile réalisée entre 1826 et 1830, de l’artiste originaire de L’Ancienne-Lorette Antoine Plamondon, qui nous accueille d’entrée de jeu dans la salle d’exposition.
On peut également mentionner comme oeuvres exceptionnelles Ma chambre à Paris (1891), une huile sur toile marouflée sur carton, de François-Xavier-Aldéric Rapin, Couple avec un chat calicot (1986), une immense huile et collage sur toile, de Marion Wagschal, la magnifique Madeleine repentante (1898-1902), une huile sur bois d’Ozias Leduc, La Bécasse, une huile sur toile réalisée entre 1894 et 1897, de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté et Vanité (1896), une huile sur carton, de Ludger Larose.
Des oeuvres à caractère philosophique et symbolique étonnent et séduisent tour à tour. Plusieurs d’entre elles évoquent les diverses transitions des cycles naturels et mettent de l’emphase sur la fuite du temps. Le public attentif pourra même découvrir les oeuvres rassemblées sous le thème momento mori et de la disparition.
Dans l’une des zones de l’exposition, le visiteur peut composer une vanité à l’aide d’objets mis à leur disposition. Dans les vanités du 17e siècle, les objets sont semblables à des mots qui s’agencent comme une phrase. Les vanités ne sont donc pas qu’une simple composition aléatoire, mais elles racontent une histoire tout en invitant à réfléchir sur le sens de la vie. Des pistes sont prévues afin de repérer les éléments fréquemment utilisés dans les thèmes tels que: la mort, la fragilité et le temps qui file, la résurrection et l’immortalité, les plaisirs de la vie, la connaissance et le savoir, la richesse et le pouvoir. Le visiteur branché peut partager sa composition sur les réseaux sociaux en utilisant: #letempsfile et #mnbaq
Pour ceux qui voudraient en savoir davantage, Maude Lévesque, commissaire et conservatrice de la CPOA et de l’engagement public du MNBAQ, fera le mercredi 10 mai 2017 une visite spéciale autour de l’exposition.
Tous les détails: www.mnbaq.org