Cet article s’inscrit dans un projet de grande envergure qui s’appelle “Projet Inst’Art Ateliers” qui propose au public de deux continents différents la visite sur rendez-vous d’ateliers d’artistes, membres du Collectif International d’Artistes ArtZoom (CIAAZ). Depuis 2014, un atelier est présenté occasionnellement sur plusieurs plateformes d’information culturelle pour promouvoir les artistes, leur travail et leur lieu de création. Cette initiative est la mienne.

Jean-Pierre Neveu est né en 1948 à Saint-Basile-le-Grand (Québec). Dès son plus jeune âge, il s’initie au dessin et à la peinture. Il vend d’ailleurs ses premières peintures à l’âge précoce de 14 ans et obtient une certaine notoriété dans sa région. Il suit des cours de dessin et de peinture, avec différents professeurs, et entre finalement, à 20 ans, à l’École des Métiers d’Arts de Montréal pour y suivre une formation en sculpture sur pierre avec Ivanhoé Fortier. Par la suite, en 1973 et 1974, il suit des cours d’émaux sur cuivre ; en 1974, des cours de sculpture sur bois ; en 1975, des cours d’aquarelle ; en 1976, des cours de soudure sur métal, etc. Jusqu’à tout récemment, Jean-Pierre Neveu n’a jamais cessé d’étudier les différentes techniques et médiums des arts visuels et des arts plastiques, faisant de lui, avec toutes ces années d’étude, un artiste multidisciplinaire accompli et complet.

Jean-Pierre Neveu, possède un atelier de 15 x 28 pieds, reculé du reste du monde. Un endroit suffisamment grand pour lui et quelques-unes de ses plus récentes peintures, mais pas assez grand pour les entreposer. Lorsqu’il décide de travailler sur une hyper grande peinture, il travaille alors sur 2 ou 3 chevalets en même temps. Ne pouvant pas peindre plus de 7 pieds en hauteur x 10 pieds en largeur, ses ultra grands formats se font rares. Toutefois, comme une médaille a toujours deux côtés, son environnement de travail lui permet toutefois de travailler dans une grande quiétude, ce qu’il n’aurait pas, en ville, s’il travaillait chez lui.

Son refuge de création est en campagne, dans la région de la Montérégie, isolé dans un boisé, éloigné de tous voisins. Ce lieu secret, très peu de gens y ont acès. C’est un domaine strictement réservé à la famille et aux proches. Le grand-maître y travaille à la lumière du jour et à la lumière artificielle – les deux à la fois – avec des spots de lumière DEL aux côtés d’une grande porte patio car, pour lui, l’éclairage n’est jamais suffisant pour travailler tous les petits détails qui font la richesse de son Œuvre. Il travaille de 6 à 7 jours par semaine, de 8 heures à 17 heures. Il prépare sa journée en atelier avec un cérémonial fort simple, mais ô combien symbolique : musique et encens. « Je commence ma journée en me disant que je fais le plus beau métier du monde ! ». Jean-Pierre Neveu plonge alors dans l’univers d’AVA, un monde fantastique – mais bien réel – qui existe dans un autre plan de conscience. Un livre de 912 pages, intitulé Le Perceur d’Univers, aux Éditions Mi-Fiction, a d’ailleurs été publié en 2012 pour faire connaître ce monde particulier que l’on peut admirer dans ses peintures. Par son travail d’artiste multidisciplinaire, il place le spectateur au cœur de ce monde qu’on a envie de connaître intimement. Pour y arriver, l’artiste protège son refuge comme s’il s’agissait d’un sanctuaire ; un lieu sacré où naissent ses œuvres remarquables.

« Je peins aussi hyperréaliste que je peux, car je désire, par mon travail, transporter l’observateur dans mon univers, afin de permettre à son esprit de concevoir qu’il puisse exister pareils mondes. A ce moment-là, j’aurais réussi à faire élargir sa conscience à cette possibilité ».

Si l’artiste est très confortable avec l’idée de peindre, à l’occasion, devant public, il préfère par-dessus tout le partage. Il aime rencontrer les gens et échanger avec eux. Ces rencontres humainement enrichissantes le nourrissent. Puisque l’acte de peindre est fondamentalement solitaire, l’acte de partage, lui, est fondamentalement social. Il a besoin des deux pour son bien-être personnel.

L’artiste qui peint depuis 1964, devenu en novembre 2017 grand-maître en beaux-arts, se rend très régulièrement à la Galerie d’art du Vieux St-Jean, située au 208 rue Richelieu à Saint-Jean-sur-Richelieu. Cette galerie, à l’ambiance des plus agréables, se prête plus aisément à la rencontre que son atelier privé.