Par HeleneCaroline Fournier

André Bielen est né en Belgique en 1956. Très tôt, il est appelé dans le monde du travail, l’obligeant à remettre le dessin et la peinture à plus tard. L’artiste débute néanmoins dans un style figuratif, exprimant des espaces de liberté et de joie, à travers ses obligations professionnelles. Sa rencontre avec un peintre de renom marque un trait décisif pour son orientation de carrière. C’est à ce moment précis qu’il entre dans le monde de l’abstraction. Il avoue sa passion de peindre l’émotion: « Oser peindre une émotion, une pulsion, une impression, de manière très égoïste, puis rencontrer cinq, dix, vingt personnes qui interprètent l’oeuvre, suivant leur propre cheminement intérieur. Cela a été pour moi une « révélation ». J’ai compris et pris conscience qu’une peinture pouvait vivre, évoluer ou même « mourir », aussi bien pour le peintre que pour le spectateur ». S’impose, par la suite, le triangle insolite : le peintre, l’oeuvre et le spectateur où l’imagination devient plus forte que le savoir, comme disait Einstein. André Bielen a utilisé les formes géométriques comme des repères rassurants avant d’y apposer ses couleurs. Puis, il a décidé de ne plus les enfermer dans des formes-objets. Cette suppression de barrières limitatives a donné lieu à une éclosion libre ; une sorte de fusion avec l’oeuvre créatrice, tout droit sortie de son intérieur. Sa quête de lumière lui a d’ailleurs permis d’atteindre un « ailleurs » où l’oeuvre imaginaire effleurait l’infini.

Aujourd’hui, André Bielen est un artiste reconnu qui a exposé en France, en Espagne, au Japon, au Maroc, dans la Principauté d’Andorre et au Canada. Il a obtenu nombre de prix et de distinctions, notamment un 1er prix à Tokyo, un prix d’excellence à Barcelone, un 1er grand prix au Salon International d’Arts Plastiques de Perpignan, etc. En septembre 2007, il devient membre du Collectif International d’Artistes Art Zoom (CIAAZ) après avoir été remarqué par un agent d’artistes au niveau international. L’avenir semble prometteur pour cet artiste talentueux qui représente déjà une valeur sûre dans le monde de l’art contemporain. La force de l’artiste n’est pas seulement dans ses couleurs, mais dans son ouverture sur l’univers qui l’entoure, dans sa manière de penser toujours en exploration sur une image, sur une musique, comme une obsession omniprésente de l’acte créatif, adapté, transformé, recréé de façon personnelle et intuitive. Selon André Bielen, l’artiste d’aujourd’hui se situe entre le marteau et l’enclume face à la société dans lequel il vit. L’artiste doit enfiler deux costumes : le costume de l’artiste, quand il doit être lui-même, et le costume de l’être-socialement-établi, quand il doit faire face à la vie de tous les jours. Ce décalage n’est pas toujours facile à gérer dans ce monde axé sur la mondialisation et sur la standardisation des objets de consommation. L’authenticité de l’artiste réside dans une sincérité face à l’oeuvre créée. En-dehors du concept du beau et de l’esthétique, une oeuvre d’art devrait comporter une vibration ; celle qui ferait d’elle une oeuvre « vraie ». Cette reconnaissance simple (loin de toucher à la valeur commerciale d’une oeuvre) devrait pouvoir être comprise par les institutions culturelles. C’est, en tout cas, ce qu’André Bielen voudrait pour un monde idéal. Or, le monde social, culturel et politique d’aujourd’hui (bien loin de l’idéal, malheureusement) est à des années-lumière des réels soucis des artistes qui se sentent incompris face aux élus qui prennent des décisions concernant l’art et la culture. Le désintérêt de l’État pour le soutien des artistes le démontre bien. Il y a de moins en moins de place pour l’électron libre appelé « artiste » dans la société actuelle. Malgré ce décalage, trouve-t-on un sens à sa vie en étant artiste de nos jours ? La question semble absurde pour un artiste, car il répondra tout naturellement qu’il ne pourrait pas vivre sans peindre, mais après réflexion, elle prend tout son sens par la mise en lumière des problèmes réels des artistes. Au-delà de la considération matérielle qui est quand même une nécessité, il convient de voir que, pour l’artiste, la vie est une passion et que c’est quelque chose de passionnant de pouvoir vivre, tout en conciliant les préoccupations de la vie quotidienne et la joie profonde de créer des oeuvres qui viendront toucher un public.

« Je suis persuadé que les tons et les couleurs employées font partie intégrante du style personnel. Certaines couleurs sont comme les formes, une sorte de reflet de nos émotions ou de nos pensées. Chaque oeuvre est un peu une part de nous-même et, suivant les moments de la vie, les couleurs changent ou nous suivent – elles nous rassurent également dans l’interprétation de notre oeuvre ».

Lire l’article de la revue L’ArtZoomeur (Dossier: Les artistes d’aujourd’hui) en pdf