Caroline Tremblay, plus connue sous le nom d’artiste HERMINE, est originaire de Baie-Saint-Paul. Elle est issue d’une famille de marins et d’entrepreneurs où le quotidien était fait de bricolage, de dessins et d’anecdotes. En 1989, elle étudie en aménagement intérieur et se démarque par ses aptitudes artistiques. En 1991, elle se spécialise comme étalagiste et explore le côté spatial de l’art. Sa véritable prise de conscience se fait cependant à l’école, alors qu’elle fabrique des décors pour le théâtre. Elle plonge tête baissée dans l’univers des arts plastiques au Cégep de Sainte-Foy en 1992. En 1994, elle entre à l’université en communication graphique. En 1999, à son retour dans sa région d’origine, elle travaille comme graphiste parallèlement à la production de sculptures qu’elle va présenter en galerie. Elle complète sa formation artistique avec divers cours professionnels. A 28 ans, elle fait le choix de délaisser le graphisme pour se consacrer exclusivement aux arts visuels. Elle expose au niveau international (Canada, États-Unis, Brésil, France) et obtient des prix et des distinctions pour son travail dès 2007 avec le Prix Sculptura (Académie internationale des beaux-arts du Québec) et obtient le titre d’Académicienne à l’AIBAQ en 2018. Un an plus tard, elle expose dans un musée en France. Depuis des années maintenant, sa sculpture est reconnue comme une valeur canadienne et a été expertisée par un expert en art, Christian Sorriano, de Drouot Cotation en France. Parallèlement à la sculpture, elle jongle avec la peinture et la photographie. HERMINE est indexée chez ArtPrice, le leader mondial de l’information sur le marché de l’art.

Pour vous, l’art doit-il représenter le réel ou, au contraire, doit-il éloigner du réel pour proposer un univers où tout est plus pur, plus beau, plus léger ? Pour vous, la contemplation de l’art doit-elle libérer du fardeau quotidien et proposer un plaisir esthétique ou doit-elle redonner du sens au quotidien afin de pouvoir le vivre avec plus de force et d’acceptation ?

L’artiste propose un univers unique, une vision personnelle, à l’image du soi intérieur, une résonnance qui s’anime principalement autour de l’émotion.

«Aujourd’hui, je désire m’exprimer sur l’union entre le réel et de sa source inépuisable perçue personnellement pour arriver à créer quelque chose de nouveau», ainsi débute sa réponse à la question posée.

«Pour un concept donné initialement, il y a une multitude de facettes à explorer. Souvent, il m’est difficile de choisir un départ dans le processus de création. Il y a une motivation initiale qui m’amène à imaginer une arrivée, je l’appelle l’effet papillon. Lorsque la métamorphose est vraie, l’interprétation devient juste et attrayante pour le spectateur ouvert à l’aventure visuelle et émotionnelle».

Pour l’artiste, l’idée même de s’éloigner du réel allège le degré de fardeau du quotidien. «S’affranchir de cette lourdeur permet un soulagement temporaire. Se transporter ailleurs pour un instant, se libérer de ses responsabilités et se recentrer afin de demeurer active sur la scène de la vie». C’est un souffle qui est le bienvenu, c’est un influx qui apporte une nouvelle vision sur le jour qui se lève. «Vision plus triste ou plus joyeuse qu’avant, mais dans un but d’acceptation, de résilience ou d’espoir. Le fardeau quotidien est en lui-même une source de départ extraordinaire qui alimente ma créativité».

Oeuvre de Hermine

Pour l’artiste, il y a plusieurs sujets qui sont sur le point de devenir concrets. «C’est étourdissant, voire même paralysant. C’est comme un aimant créatif que je traine au fil du temps. Je capte ce qui vibre le plus fort. Cette impression intense dicte la ligne à suivre. C’est à ce moment que je laisse tomber les autres avenues». La notion d’esthétique est très importante dans sa créativité. «J’aime le beau même dans la laideur. Les imperfections deviennent un point de départ qui émeuvent. Cela dépend de l’approche. On dit parfois «Oh ! Il est si laid qu’il en est beau !»  Je pense à Gollum, ce personnage fictif dans Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. La beauté naît-elle de la surprise qu’elle provoque?» L’artiste semble le penser.

L’émotion sidérante, qui secoue profondément, c’est en cela que l’art d’HERMINE émerveille le public. Elle n’hésite pas à définir l’insaisissable vitalité qui l’entoure, elle témoigne de l’existence, de l’impalpable sentiment de vivre. Ainsi, on découvre parfois la souffrance et l’inquiétude, comme saisies dans leur immobilité. En sculpture, elle n’hésite pas à arracher, amputer, fractionner, déraciner la matière qui prend forme sous ses doigts. En peinture, la structure varie et se fusionne au sujet ou à l’émotion qui en émerge. La photographie lui sert à chercher à imager, à transférer, à matérialiser cette sensibilité propre à l’espèce humaine. «En art, le réel me motive à voyager vers une toute autre destination». Elle tente d’inspirer le public, de rendre possible le calme en soi par la contemplation. Elle a la conviction de pouvoir apporter énergie, paix et compassion à travers ses couleurs, ses formes et ses textures. «L’essence de l’art, c’est la vérité se mettant elle-même en oeuvre», disait Martin Heidegger. «Le beau, c’est la splendeur du vrai», écrivait quant à lui, Platon. Hermine s’en fait la maître d’oeuvre.

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