Le Musée national des beaux-arts du Québec, la Fondation Barnes de Philadelphie, le Dallas Museum of Art et le Musée d’Orsay à Paris présentent conjointement l’exposition Berthe Morisot, femme impressionniste. Cette exposition consacrée à cette figure majeure du mouvement impressionniste français, met en lumière près d’une soixantaine d’oeuvres provenant d’institutions publiques et de collections privées du monde entier. C’est la première exposition consacrée à Berthe Morisot (1841-1895) en Amérique du Nord depuis 1987, la première exposition monographique au Canada et la première dans un musée national français depuis 1941.

 

Berthe Morisot a été une des fondatrices du groupe impressionniste à la fin de l’année 1873 qui a conduit à la première exposition l’année suivante. Elle a été immédiatement reconnue comme une des artistes les plus novatrices du mouvement et, malgré la critique qui a entouré la naissance de l’impressionnisme, elle a gagné les éloges des critiques et des amateurs influents. Aujourd’hui, cette femme artiste reste pourtant moins connue que ses homologues impressionnistes masculins.

Organisée et préparée conjointement par Sylvie Patry, conservatrice en chef et directrice de la conservation et des collections du Musée d’Orsay à Paris, commissaire invitée à la Fondation Barnes de Philadelphie, et Nicole R. Myers, conservatrice Lillian et James H. Clark de la peinture et de la sculpture européennes au Dallas Museum of Art, l’exposition Berthe Morisot, femme impressionniste place sous les projecteurs le travail de cette artiste et réaffirme son rôle en tant que personnalité incontournable du mouvement impressionniste et du développement de l’art moderne à Paris pendant la seconde moitié du 19e siècle.

L’exposition retrace le parcours exceptionnel de cette artiste, qui, à rebours des usages de son temps et de son milieu, est devenue une figure essentielle des avant-gardes parisiennes, de la fin des années 1860 jusqu’à sa mort en 1895. Peindre d’après modèle lui a permis d’explorer plusieurs thématiques de la vie moderne, telles que l’intimité de la vie bourgeoise de l’époque, le goût de la villégiature et des jardins, l’importance de la mode, le travail domestique féminin, tout en brouillant les frontières entre intérieur et extérieur, privé et public ou encore du fini et du non fini.

Pour l’artiste, la peinture devait s’efforcer de fixer quelque chose qui passe; un moment du quotidien ou une tranche de vie. Sujets modernes et rapidité d’exécution ont donc à voir avec la temporalité de la représentation. Ainsi, les dernières œuvres de l’artiste, caractérisées par une expressivité et une musicalité nouvelles, invitent à une méditation souvent mélancolique sur ces relations entre l’art et la vie.

L’exposition qui vient de débuter à Québec sera présentée jusqu’au 23 septembre 2018. Après quoi, elle prendra la route de Philadelphie où elle sera présentée à la Fondation Barnes, du 20 octobre 2018 au 14 janvier 2019. Par la suite, elle ira à Dallas pour y retrouver un nouveau public, du 24 février au 26 mai 2019. Finalement, le public français pourra (enfin) admirer cette grande exposition au Musée d’Orsay à Paris, du 17 juin au 22 septembre 2019.

Crédits

Berthe Morisot, Jeune femme en gris étendue, 1879. Huile sur toile, 60 x 73 cm. Collection particulière, Paris.
Berthe Morisot, L’Ombrelle verte, 1873. Huile sur toile, 46 x 71,8 cm. Cleveland Museum of Art, Hanna Fund, 1950.89
Berthe Morisot, Le Berceau, 1872. Huile sur toile, 56 x 46 cm. Musée d’Orsay, acquis par le Louvre (1930) RF2849
Berthe Morisot, Eugène Manet à l’île de Wight, 1875. Huile sur toile, 38 x 46 cm. Paris, Musée Marmottan-Monet