Par HeleneCaroline Fournier

Korno (Guy Corneau) est né au Canada, à Roberval au Lac Saint-Jean, en 1957. Dès l’âge de 15 ans, il se passionne pour la peinture. Cet amour pour ce médium l’amène à des études en graphisme au Cégep de Rivière-du-Loup (Canada). Malgré cette formation académique, il se situe parmi les peintres autodidactes les plus doués de sa génération. Ses huiles et ses techniques mixtes offrent aux amateurs d’art une vision surréaliste d’un monde tout en lumière et en mouvement. Depuis plusieurs années, il expose régulièrement dans des événements (symposiums, expositions personnelles et/ou collectives, etc.) sur l’ensemble du territoire québécois. C’est un créateur de beauté mystérieuse ; son univers est fait de mystère et d’énergie paisible. Monde irréel ou fantasmagorique, surréel ou onirique, personne ne reste de glace devant ses oeuvres qui dégagent un sentiment de puissance et de sérénité, tout à la fois. Chacune de ses toiles fait l’objet d’une recherche constante sur la dualité ombre-lumière, mais comme l’éternelle loi métaphysique l’exige, la lumière a toujours le dernier mot sur son opposant. D’une certaine manière, on pourrait interpréter cet acte créatif comme l’instinct infaillible de l’artiste développant son oeuvre dans une énergie qui pourrait s’apparenter à celle de l’inspiration que peut connaître un auteur ; celle qui descend de on-ne-sait-où mais qui, à tous les coups, transcende l’ordinaire en extraordinaire. En 2005, Korno a été Lauréat du Concours du Cercle des Artistes Peintres et Sculpteurs du Québec (CAPSQ) dans la catégorie « Frontière figurative ». En 2006, il a exposé en Espagne, au Musée d’Orense, première expérience européenne qui se poursuivra, en 2007, par deux expositions en France et une en Belgique, avec Galerie Art Zoom. 2007 est également l’année où il ouvre sa propre galerie avec sa femme, Joyce Dubé, également artiste peintre. La Galerie Kréarto deviendra vite le lieu de rassemblement de plusieurs artistes, invités à peindre sur place pendant les heures d’ouverture de la galerie. Il est le premier à dire qu’il y a du bon et du mauvais dans les galeries d’aujourd’hui. En tant qu’artiste « il faut juste savoir choisir la bonne place, l’endroit où il y aura un respect mutuel. En ce qui me concerne, (…) je me trouve des deux côtés de la clôture. Je pense plus en tant qu’artiste qu’en tant que commerçant (…) ». Korno insiste aussi sur le fait que la valeur d’une oeuvre d’art doit être la même que l’on expose en galerie ou dans des symposiums. « Les galeries qui gonflent les prix ne devraient pas exister, car en bout de ligne, c’est l’artiste qui en souffre si ses oeuvres sont surévaluées (…) ». L’artiste et le galeriste sont l’un comme l’autre très concernés par la cote de l’artiste et par le respect de l’artiste (en tant que créateur) et de son travail. Néanmoins, il porte une regard lucide sur la survie de l’artiste dans la société actuelle : « Peu d’artistes en art visuel vivent de leur art au Québec. Le marché est en évolution et les gens prennent de plus en plus conscience de la valeur d’une oeuvre. L’artiste doit évoluer dans son art, explorer, suivre sa route, son cheminement, et, peut-être, atteindra-t-il son but, quel qu’il soit .».

Korno n’est pas homme à faire des discours. Son moyen d’expression est la peinture. Il s’exprime à travers ses oeuvres. D’ailleurs, face à ses tableaux, le public est parfois ému, parfois surpris, mais toujours envahi d’un sentiment qui le dépasse totalement. « Je suis entre le Surréalisme et l’Abstrait. Quels que soient mes thèmes, mes oeuvres dégagent toujours de l’émotion et de l’énergie ». Korno vit chacune de ses ventes comme une expérience de relation humaine très particulière et les commentaires du public sont toujours une véritable source de joie pour lui. Il apporte autant de bien-être par ses oeuvres qu’il en reçoit de ses admirateurs. Une sorte de gratification naît d’une certitude : l’acheteur n’achète pas pour décorer son salon ou son bureau. Il achète parce que l’oeuvre lui a procuré une expérience intérieure – c’est preuve que l’artiste a su y mettre une âme ! Ce qui rejoint la pensée profonde de l’artiste qui nous avoue: « Qu’une oeuvre doit susciter de l’émotion et non seulement être décorative. Elle doit traverser le temps et non être au goût du jour ». Son cheminement est très personnel et Korno ne se soucie pas de ce qui se passe autour de lui. Il peint ce qui le touche, tout simplement. « Ma passion, c’est mon art (…) Je vais peindre toute ma vie tant que j’en serai capable ». Sans même lire la signature, on sait d’emblée qu’il s’agit d’un « Korno ». Son style distinctif est reconnaissable d’entre mille. « La seule chose qui varie, c’est ma signature qui change à l’occasion. J’en suis maintenant à « Guy Corneau ». Je commence à m’affirmer de plus en plus et à m’imposer sur le marché de l’art. J’en suis rendu au stade de croire en moi et en ma valeur. Mes oeuvres peuvent se défendre sur bien des marchés ». La montée de l’artiste se poursuit donc… tel un cheval au galop.

Lire l’article de la revue L’ArtZoomeur (Dossier: Les artistes d’aujourd’hui) en pdf