Art brut. Au-delà des maux par Pierre Poulin est la deuxième exposition personnelle de Pierre Poulin cette année. Du 1er au 30 septembre, cet ancien vainqueur de 6 Coupe du Monde en ski acrobatique devenu artiste en 1992, expose une vingtaine d’oeuvres très emblématiques de l’art brut à la Maison O’Neill du 3160 boulevard Wilfrid-Hamel à Québec. La Maison O’Neill est ouverte tous les jours de midi à 16 heures. Pendant tout le mois de septembre, l’artiste sera présent les samedi et dimanche pour rencontrer le public.

 

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L’organisation de cette exposition au caractère brut, singulier, inclassable, est l’oeuvre d’une experte en art, commissaire d’exposition pour l’occasion, qui joint son expérience à celle de l’artiste pour démystifier l’art brut, un courant d’art méconnu du grand public canadien. Une oeuvre est d’ailleurs expliquée par l’herméneutique de l’art, l’art du comprendre et de l’interprétation, qui est une branche de la philosophie de l’art qui permet d’aller au-delà de l’oeuvre physique pour en comprendre le sens profond sinon l’intention de l’artiste.

Ce type d’art a une histoire et a subi une évolution depuis 1907. Au cours du premier quart du XXe siècle, en Europe, un changement de mentalité s’opère face à ce qu’on appelait de l’art asilaire. En 1921, le Dr. Walter Morgenthaler publie une importante monographie sur Adolf Wölfli qui reste l’un des plus emblématiques représentants de l’art brut. En 1924, le Dr. Hans Prinzhorn met en lumière la raison de leurs créations. Cet ouvrage marque la fin de l’exclusion. Le terme « art brut » est inventé en 1945 par Jean Dubuffet pour désigner des « ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique; chez lesquelles, donc, le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part; de sorte que leurs auteurs y tirent tout de leur propre fond… De l’art, donc, où se manifeste la seule fonction d’invention… ». Il présente les œuvres collectées dans un musée. Dubuffet déclenche immédiatement chez des milliers d’artistes, sains de corps et d’esprit, le désir de faire de l’art brut. On cherche des noms pour cet art inclassable.

En 1978, le terme « art singulier » fait son apparition. Avec le temps, des galeries se sont accaparées cette mouvance. Autodidactes ou issus des Beaux-Arts, les artistes du monde entier se côtoient, proposant avec une grande ingéniosité des œuvres originales; des créations marginales et contemporaines. C’est le cas de Pierre Poulin qui puise tout de son propre fond et qui présente des oeuvres détonnantes par rapport à ce que le public est habitué de voir dans les lieux d’exposition. Il est l’un des rares artistes canadiens à pratiquer ce type d’art qui, dans une certaine mesure va de pair avec les sauts acrobatiques qu’il pratiquait dans les années 1979 à 1984. Son style libre en ski rejoint son style libre en peinture; ils sont tous les deux acrobatiques dans leur genre.

Art brut. Au-delà des maux par Pierre Poulin est une exposition qui décoiffe par son originalité. Trois grandes thématiques y sont abordées: l’art brut sans filtre, l’art brut engagé et l’art brut existentialiste qui, par la contemporanéité des questions soulevées par l’artiste sur la société actuelle, pousse le public à la réflexion intérieure. Des cartons d’explication ponctuent le parcours pour accéder à la compréhension de l’art brut et du travail particulier de l’artiste de Lac-Beauport. Certaines oeuvres se passent cependant d’explication et n’expriment que des malaises de société, des maux, au-delà des mots.

L’exposition est présentée au public du 1er au 30 septembre à la Maison O’Neill du 3160 boulevard Wilfrid-Hamel à Québec.

www.artzoom.org/pierrepoulin

Vue 360 degrés de l’exposition