Portrait de l’artiste entrepreneure ARO (Caroline Bergeron). Artiste et femme d’affaires.

Caroline Bergeron (ARO)
Caroline Bergeron est née à Québec en 1975. Son nom d’artiste est ARO et représente, outre le diminutif de son prénom, trois mots qui l’ont toujours inspirée: authenticité, romantisme et originalité. Cette future créatrice d’émotions grandit au sein d’une famille de trois enfants. Son père est propriétaire et gestionnaire de nombreux restaurants et, sa mère, atteinte de la Sclérose en plaques, est souvent hospitalisée. Son premier souvenir relatif à l’art est le bricolage et le dessin, puis une grande murale de 4 x 8 pieds réalisée au secondaire. De 12 à 16 ans, elle fait de la céramique. Plus tard, elle s’intéresse au scrapbooking.
Diplômée en administration et marketing au Cégep de Sainte-Foy, elle fait une mineure en gestion (management) à l’École des hautes études commerciales de Montréal (HEC), avant de poursuivre au Programme Élite de l’École d’entrepreneurship de Beauce à Saint-Geoges-de-Beauce.
C’est lors d’un atelier de création dans cette dernière école, en 2017, qu’elle renoue avec l’art, après une carrière de gestionnaire dans la restauration. Elle est à un tournant dans sa vie, personnelle et professionnelle, où un pressant besoin de changement se faisait sentir. Elle vit donc cet atelier comme une révélation. Les bienfaits de l’art la poussent dans une autre direction. Elle dira plus tard de cette expérience qu’elle était alors dans un esprit d’ouverture propice à laisser la vie lui présenter de nouvelles possibilités.
Caroline Bergeron a toujours baigné dans l’administration, la gestion et le marketing. Elle a toujours aimé relevé des défis, autant au niveau personnel que professionnel, alors il était tout naturel, pour elle, de relever le défi de combiner son savoir-faire en entreprenariat avec cette nouvelle passion pour l’art. Depuis ce changement d’orientation professionnelle, plusieurs éléments marquent son cheminement, notamment sa rencontre en 2019 avec Michelle Obama, pour lui remettre en personne l’une de ses peintures, et son exposition en 2018, au Carrousel du Louvre à Paris. Ce voyage dans la ville-lumière permet d’approfondir ses connaissances des différents mouvements artistiques et fait évoluer son travail de façon considérable.
Après avoir débuté ses expositions en 2017, ARO expérimente divers médiums: l’acrylique, l’aquarelle, les encres à alcool, le pastel, le fusain, etc. Elle suit des cours de dessin, mais aussi des cours de perfectionnement dans le domaine du développement de carrière artistique au niveau international avec Catherine Orer.
ARO présente des expositions personnelles, notamment « La Somme de mes rencontres (2018) », « Urgence de Vivre (2018) » et « ParÊtre (2019) », qui sont des expositions déterminantes pour elle. Elle participe à des expositions collectives qui la poussent, très trôt dans sa carrière d’artiste, à exposer au Canada, aux États-Unis, en France et en Pologne. Dès ses premières armes avec le monde de l’art, elle obtient des prix et des distinctions pour son travail, dont une médaille d’or (2018) et une médaille d’argent (2017). Elle fait l’objet de plusieurs articles, critiques et publications dans des livres et des revues spécialisées ainsi que des nombreuses apparitions à la télévision.
En 2018, elle est expertisée une première fois par une experte en art au Canada et, en 2020, elle est expertisée par Akoun en France qui lui confirme sa valeur sur le marché international de l’art contemporain. Cette même année, elle fait son entrée au niveau muséal, en France, avec une première exposition dans un musée d’art contemporain (MACVR3D).
Aujourd’hui, l’artiste est membre de plusieurs associations professionnelles: Le Cercle des Peintres et Sculpteurs du Québec (CAPSQ), l’Art Mondial Academia, le Regroupement des Artistes en Arts Visuels du Québec (RAAV), le Collectif International d’Artistes ArtZoom (CIAAZ), l’Art X Terra, etc.
En 2021, on la retrouve dans l’Artothèque de Montréal.

Caroline Bergeron (ARO)
Sa démarche artistique
ARO élimine toute forme de perspective dans ses oeuvres au moyen d’une peinture en couches successives, une technique emblématique de Jackson Pollock, l’une de ses influences. Le dripping et le all-over au couteau peuvent tour à tour se retrouver dans le travail d’artiste qui s’inscrit parfois à la croisée des chemins entre abstrait lyrique et abstrait géométrique. L’utilisation du cercle, un symbole récurrent chez l’artiste, est utilisé dans certaines oeuvres pour permettre à une abstraction lyrique de s’y unir. L’autre influence marquante de l’artiste est Jean-Paul Riopelle qui pratiquait le all-over. .
Dès le début de sa pratique artistique, ARO utilise l’instinct pur. Une gestuelle ample qui exprime des sentiments et des émotions sur toile. Elle utilise des outils de travail qui se rapprochent de ceux de ses deux artistes préférés. Par la suite, son besoin de se plonger au coeur de l’histoire de l’art lui permet d’apprendre énormément lors de son passage à Paris. D’autres horizons s’ouvrent à elle. Sa peinture prend une amplitude avec l’exploration d’autres médiums.
« Chaque oeuvre a son histoire. Je puise à l’intérieur de moi et je partage mes réflexions, ce qui m’habite », explique-t-elle en parlant de son travail. « C’est quelque chose de personnel qui devient universel car on cherche tous la paix intérieure, le bonheur, la joie, l’amour ».
Le processus de création débute par un questionnement. Cela influence le choix des couleurs, des mouvements, des textures, de l’énergie qui la fera vibrer. ARO conçoit son travail à la manière d’une danse, où chaque pas, chaque geste, chaque mouvement imprégné sur la toile avec de la couleur, correspond exactement à une mélodie intérieure avec des notes, des accords, des pauses et des soupirs, exprimant un état d’âme ou un état d’être. En ce sens, elle ne fait qu’un avec son oeuvre. L’attitude artistique de l’action painting d’ARO privilégie l’acte physique de peindre en plaçant, égouttant ou en projetant de la couleur sans suggestion figurative. La structure du tableau résulte donc de l’énergie et de la psyché qui animent son corps pendant l’acte de création. Ce ballet d’émotions exprimées est un témoignage du corps vivant, en action et en mouvement, à un moment précis de sa vie.
Dans la série « Pure », l’artiste exprime un besoin de calme, de bienveillance. Dans d’autres séries, qu’elle appelle aussi « collections », l’artiste exprime plutôt son désir de mouvement, son énergie débordante, son désir de crier au monde sa joie de vivre et son enthousiasme. Des oeuvres qui se distinguent notamment par la richesse de leurs couleurs.
« L’art définit notre personnalité », affirme l’artiste. « Il permet de créer des discussions et des souvenirs. C’est un marqueur émotionnel très puissant et unique. L’art procure une présence dans notre environnement. L’art fait du bien. L’art provoque des émotions. L’art peut laisser indifférent ou, au contraire, provoquer une émotion si intense que les larmes monteront et là, l’oeuvre et son maître seront réunis pour toujours ». Pour l’artiste, la peinture est une mise à nu « une façon de se dévoiler, de montrer sa vulnérabilité ».
« Je peins mon existence et j’offre ma sensibilité. Je crée sans limite, comme lorsqu’on se jette dans le vide sans filet de sécurité ». Ses sources d’inspiration sont multiples. « Ma relation avec les autres influencent qui je suis et la façon que je crée ». Les réflexions sur la nature ou sur l’humain l’habitent et la poussent à la création dans son atelier. « J’écoute, je laisse émerger, j’essaie de comprendre, je fais des liens ».
La peinture est une libération, un lâcher prise. Dans ce processus de libération, il y a trois actes distincts: être dans le moment présent, combler le besoin de s’exprimer et inspirer les gens.
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Crédit texte: HeleneCaroline Fournier, experte en art et théoricienne de l’art, rédactrice spécialisée, critique
Crédit photo: Dany Vachon, photographe