Par HeleneCaroline Fournier
Josée Fontaine, née en 1965 au Canada, dessine depuis toujours. L’attrait pour l’art sous toutes ses formes se manifeste dès son enfance. Artiste autodidacte, Josée Fontaine a néanmoins suivi des cours sous forme d’ateliers de développement et de perfectionnement. C’est seulement en 1995, après avoir élevé ses trois enfants, qu’elle songe à une carrière en tant qu’artiste peintre. Elle a réalisé, depuis, plusieurs fresques (murales) dans des maisons québécoises dont une qui est parue en 2004 dans la revue de référence de la décoration au Québec : Je crée des faux-finis aux éditions pratico pratiques. Plusieurs médiums sont passés entre ses mains, dont l’huile et l’acrylique. C’est toutefois les techniques mixtes utilisant les bas reliefs qui retiennent toute son attention. Sa méthode de travail combine art figuratif et art abstrait dans une palette de couleurs allant du jaune très pâle au rouge vif en passant par toute la gamme des orangés. L’artiste aime créer l’ambiance en utilisant les tons chauds, notamment depuis 2005 où elle a décidé de consacrer tout son temps à la reproduction de tournesols. Son attirance pour cette fleur repose essentiellement sur la lumière qui s’en dégage, sa taille imposante et son feuillage. L’artiste peint à partir de photos, en allant directement sur place pour prendre des clichés, qu’elle « arrangera » par la suite, à sa guise, en supprimant tel ou tel détail ou en ajoutant tel ou tel autre, ce qui donnera finalement une oeuvre ayant de la personnalité, à la limite de l’animiste, dans des poses qui ne sont pas sans rappeler des expressions humaines : interrogation, curiosité, exclamation, etc. Certaines d’entre elles expriment une sensualité où le coeur de la fleur devient le sein d’une femme… Cette vitalité estivale que l’artiste nous offre par le biais de ses tournesols a su séduire bon nombre de collectionneurs tels que : Madame Danielle Roy-Marinelli (mairesse de Lévis), son Éminence le Cardinal Marc Ouellet (bureau de l’Évêché à Québec), pour ne nommer que ceux-là. En 2005 et 2006, Josée Fontaine s’est vu décerner le 3ème prix de la Diffusion culturelle de Lévis. En 2007, elle a exposé en France et en Belgique dans cinq expositions : deux éditions du Salon Méditerranéen d’Art Contemporain et d’Art Abstrait (le SM’ART) à Martigues et à Aix-en-Provence, en France, Les Estivales de l’art de Longlaville dans un spécial québécois qui a fait l’ouverture de la 10ème édition de l’événement en France, le Salon International d’Art Contemporain d’Art Zoom à Longwy en France et le Salon International d’Art Contemporain de Libramont en Belgique. Un éventail plus qu’intéressant pour une première expérience outre-Atlantique. L’artiste définit être artiste comme un mode de vie, une vocation, une manière de penser et une manière d’être « si on en use de façon à exploiter le côté artistique de la chose ». L’art est sa signature, c’est ce qu’elle est en tant qu’être humain, ce qu’elle vit, ce qu’elle exprime en tant qu’être doué de sentiments. L’art n’a donc pas de sexe particulier et l’artiste se garde bien de philosopher sur la question de la différence entre la femme et l’homme artiste. Selon Josée Fontaine, chaque artiste a la place qui lui est due sur le marché et toute la différence entre tel ou tel autre artiste se trouve dans le fait « de savoir tirer son épingle du jeu et de ne pas laisser place à la jalousie ». La clé du succès de cette artiste qui fait près d’une quinzaine de symposiums par année, au Québec, est toute simple : « Je fais confiance à mon destin ». Parfois les obstacles lui ont fait prendre des virages inattendus qui ont porté leurs fruits différemment, mais de façon toute aussi satisfaisante, sinon plus. Là où l’artiste se questionne le plus – de façon très légitime d’ailleurs – c’est face à la commission de certaines galeries. Il est certain que les galeries ont une location à payer, des frais, etc., mais l’artiste doit-il en payer le prix ? « A mon sens, c’est un manque de respect (…) voir ces galeries qui imposent 60 % et plus à leurs artistes. Je trouve que c’est se prostituer en tant qu’artiste ».
La réalité du marché passe également par les abus de certaines galeries qui sont, heureusement, pas toutes aussi voraces. « Il y a encore des galeries qui ont le plus grand respect de l’artiste et de son art ». Et qu’en est-il de la réalité concernant la reconnaissance de l’artiste québécois au niveau international ? « Nous n’avons, comme Québécois, rien à envier aux autres. Les Québécois sont talentueux, même qu’on entend de plus en plus parler des Québécois qui font leur renommée sur la planète. On a voulu longtemps nous étouffer comme étant un bien petit peuple, mais on n’a pas fini d’entendre parler des artistes du Québec. Nous sommes un peuple en émergence ». Ceci étant dit, trouve-t-on un sens à sa vie en étant artiste dans notre société actuelle ? « J’aime voir la diversité et les goûts des gens. Cela me soulage de voir qu’il y en a pour tous les goûts et que tous portent leur propre signature. Chacun trouve son compte. Je ne sais pas ce que je pourrais faire d’autre. Cela a pris toute ma vie et j’ai appris à m’épanouir à travers mon art. Je suis vraiment dans mon élément (…). Vraiment, l’art a été pour moi une source de libération qui continue et continuera ».
Lire l’article de la revue L’ArtZoomeur (Dossier: Les artistes d’aujourd’hui) en pdf