Par HeleneCaroline Fournier
PIERRE PHILLIPPE (1950-2006) est né à Chicoutimi en 1950. De souche amérindienne (malécite de Viger) de la réserve de Cacouna, il a commencé très tôt à parcourir le Québec car son père, agent de la Sûreté du Québec, était souvent assigné à de nouvelles régions. C’est au Cap St-Ignace, à l’âge de 12 ans, qu’il a commencé à écrire et à chanter. Il a rejoint les rangs de l’Équipe Grimaldi et a accompagné les artistes de l’heure comme bassiste. Parallèlement, il était très sportif; il est devenu plus tard: instructeur de natation, instructeur de plongée sous-marine, instructeur de ski et pilote. Malgré toutes ces aptitudes, c’était la création et la chanson qui ont retenu toute son attention. Il ne vivait que pour les arts. C’est d’ailleurs à l’âge de 19 ans, qu’il a débuté une carrière d’auteur compositeur interprète. Il a vécu l’époque des boîtes à chansons, a chanté en première partie de Felix Leclerc, Clairette et Jacques Blanchet. PIERRE PHILLIPPE a été considéré comme l’un des piliers des boîtes à chansons. A cette époque heureuse, dans les années 60-70, il a fréquenté les grands de la chanson québécoise (Jean-Pierre Ferland, Felix Leclerc…) et française. Entre deux spectacles, il dessinait. C’est seulement en 1978 qu’il est devenu artiste peintre. PIERRE PHILLIPPE vivait en s’imprégnant du beau. Il a peint selon son inspiration dans un style réaliste richement coloré. Il se donnait entièrement à son art. D’ailleurs, c’est dans ses tournées de spectacles au Québec et en Europe qu’il s’est intéressé aux grands noms de la peinture. Littéralement envoûté par Gauguin et Cézanne, tout particulièrement, il a essayé de s’imprégner de ces impressionnistes en cherchant en eux son propre style. Ses couleurs pures et primaires, ses sujets d’ambiance exprimaient à l’arrivée une oeuvre vivante, vibrante d’émotion, animée d’une aura particulière qui ne laissait pas insensible. Après 28 ans de peinture, l’artiste peignait davantage des perceptions que des représentations. Il a mentionné d’ailleurs dans le magazine «Parcours» que: «(…) le paysage devient le prétexte à des états d’âme, souvent heureux, tout en relaxation, dans une palette avoisinant toujours le fauvisme et les relents de l’impressionnisme qui m’ont toujours animé ». (Parcours, printemps 2006, vol. 12 no.1). De son vivant, on pouvait dire que PIERRE PHILLIPPE était un coureur des bois, près de la nature, près de la terre, près des valeurs humaines… comme le sont la plupart des Amérindiens. On sentait d’ailleurs dans ses oeuvres une certaine énergie tranquille; comme un regard porté au loin, sur une plaine sans fin, qui nous transportait au temps où il n’y avait que la nature qui régnait en maître. Cette sensation d’espace, malgré une composition limitée par la surface d’une toile ne venait-elle pas de cette paisible tranquillité qu’on ressentait en présence de l’artiste ?
Critique d’art: PIERRE PHILLIPPE est un artiste qui aura eu une double carrière artistique: une carrière d’auteur compositeur interprète et une carrière d’artiste peintre. Il aura débuté sa carrière à l’international à titre posthume et récolté prix et distinctions, également à titre posthume. C’est un artiste dont la production est arrêtée et qui est établi. C’est un excellent investissement pour les collectionneurs car l’effet de rareté combiné à l’effet de la qualité fait de PIERRE PHILLIPPE un artiste recherché, de grande valeur.
Tiré du catalogue de La Grande Exposition Internationale d’ArtZoom 2008