Jean-Pierre Neveu est né en 1948 à Saint-Basile-le-Grand (Québec). Dès son plus jeune âge, il s’initie au dessin et à la peinture. Il vend d’ailleurs ses premières peintures à l’âge précoce de 14 ans et obtient une certaine notoriété dans sa région. Il suit des cours de dessin et de peinture, avec différents professeurs, et entre finalement, à 20 ans, à l’École des Métiers d’Arts de Montréal pour y suivre une formation en sculpture sur pierre avec Ivanhoé Fortier. Par la suite, en 1973 et 1974, il suit des cours d’émaux sur cuivre ; en 1974, des cours de sculpture sur bois ; en 1975, des cours d’aquarelle ; en 1976, des cours de soudure sur métal, etc. Jusqu’à tout récemment, Jean-Pierre Neveu n’a jamais cessé d’étudier les différentes techniques et médiums des arts visuels et des arts plastiques, faisant de lui, avec toutes ces années d’étude, un artiste multidisciplinaire accompli et complet.

Jean-Pierre Neveu a enseigné de 1971 à 2014 la peinture, le dessin, les émaux sur cuivre, la sculpture sur bois et sur pierre, l’aquarelle, dans divers organismes à travers le Québec. En 1985, il a fondé sa propre école de peinture et de sculpture sur pierre, Studio Créativ-Art, qui a donné naissance à l’Association des Sculpteurs sur Pierre de la Montérégie. Au cours de sa carrière, l’artiste a reçu plusieurs prix et distinctions pour son travail, dont le Prix pour « technique nouvelle » lors de l’exposition internationale du Salon des artistes du monde à Cannes, en octobre 2016 ; une belle reconnaissance internationale pour cet artiste canadien hors du commun. Il a également reçu, en 2015, une Médaille de bronze, décernée par la Société nationale des Beaux-Arts de Paris (SNBA), lors de son exposition au Carrousel du Louvre. En juin 2016, il a été récompensé par une Médaille d’argent de la Commission Supérieure des Récompenses de l’Académie Arts-Sciences-Lettres de Paris.

L’artiste grandbasilois fait partie des rares Québécois à avoir participé au programme d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics, subventionné par le Ministère de la Culture et des Communications. C’est ainsi qu’en 1991, il a créé trois œuvres murales majeures pour l’Hôpital Jacques Viger à Montréal et, en 2005, une maquette pour l’École de la Mosaïque à Saint-Basile-le-Grand. Jean-Pierre Neveu est aussi un artiste muséal (Musée Marc-Aurèle-Fortin, Musée Marius-Barbeau, etc.) qui expose régulièrement au Canada depuis 1969, en France depuis 1987, aux États-Unis depuis 1989 et en Belgique depuis 2016.

Outre l’Association des Sculpteurs sur Pierre de la Montérégie (ASPM), il est membre de l’Académie Internationale des Beaux-Arts du Québec (AIBAQ) à titre de Maître en Beaux-Arts, de l’Institut des Arts Figuratifs (IAF) à titre de membre émérite, de la Société des Artistes Canadiens (SAC) à titre de membre élu et de la Société nationale des Beaux-Arts de Paris, depuis 2016, à titre de membre associé.

Aujourd’hui, ses œuvres se retrouvent dans des collections prestigieuses, dont celles de Loto-Québec, SNC-Lavalin et l’Institut des Beaux-Arts de Montréal. La seule galerie d’art qui le représente au Québec est la Galerie d’art du Vieux Saint-Jean à Saint-Jean-sur-Richelieu.

En 2012, après 4 ans d’écriture, il publie un roman de 912 pages intitulé Le Perceur d’Univers aux Éditions Mi-Fiction. Cette œuvre littéraire a inspiré Mariélaine Duplessis, compositeur et interprète, qui a créé une œuvre musicale intitulée ÉAVAÉ, devenue le thème musical principal de l’univers de Jean-Pierre Neveu.

Article paru originellement sur le HuffPost Québec, le 7 juin 2017

Également paru dans la revue Magazin’Art, no 116, vol. 29, été 2017

L’Univers d’AVA

Tout débute en 1985. L’artiste est en pleine transformation intérieure. Une nouvelle conscience semble vouloir s’imposer à lui. En 1986, c’est le black-out total; il vit le syndrome de la toile blanche. Au moment où il s’y attend le moins, une fulgurante inspiration le frappe. Il se met à dessiner sous le coup d’une énergie aussi soudaine qu’impérieuse. Il va coucher sur papier, en écriture automatique, la genèse de son univers, pendant 36 heures sans interruption. C’est ainsi qu’AVA, ce nouveau monde, va se manifester concrètement dans la matière. Il débute par un herbier très complet. Ses premiers tableaux étaient plutôt désertiques, puisqu’il devait débuter par la « préhistoire » de son monde, pour le comprendre et le cerner dans son évolution. Avec les saisons, sa peinture est allée vers un raffinement plus logique des plantes interconnectées entre elles et vers une flore beaucoup plus luxuriante. En 1996, dix ans plus tard, Jean-Pierre Neveu monte une collection de son monde imaginaire avant de commencer une série d’aquarelles subaquatiques. Tel un démiurge, il poursuit l’élaboration de sa création.

L’utilisation du 3D est arrivée progressivement avec une charte des couleurs basée sur les couleurs naturelles combinées aux couleurs réelles ; une recherche née en 1983 qu’il a toujours poursuivie.

L’utilisation du 3D est arrivée progressivement avec une charte des couleurs basée sur les couleurs naturelles combinées aux couleurs réelles ; une recherche née en 1983 qu’il a toujours poursuivie. L’artiste a poussé très loin ses théories. Avec une rigueur scientifique, il a composé sa charte qu’un physicien de la NASA a, par la suite, entérinée. L’aspect 3D a donc été un long cheminement d’expérimentation. D’abord avec la recherche des couleurs 3D anaglyphes (le bleu et le rouge), puis il a trouvé le chromadepth avec des lunettes spéciales (qui ne sont pas les mêmes qu’au cinéma). Ce que fait Jean-Pierre Neveu porte un nom: le Chromadepth Art. C’est pour l’utilisation des couleurs chromatiques qui évoluent du chaud au froid (les froids étant relégués à l’arrière-plan, tandis que les couleurs chaudes se placent au premier plan), qui se situent tout naturellement dans une hiérarchie de profondeur chromatique que Jean-Pierre Neveu a obtenu le prix de la nouvelle technique en France en 2016.

En 2005, l’artiste se retire de la vie publique. Il avait besoin d’écrire, non pas pour défendre ses théories, mais pour faire plus amplement connaître AVA. «Ma peinture ne suffisait plus à exprimer totalement tout ce que je voyais et savais de ce monde… Fallait-il que j’écrive pour lui donner encore plus de réalisme afin d’y croire davantage ? »

En 2012, pour célébrer ses 50 ans de vie artistique, il présente des sculptures sur pierre qui vont de pair avec ses peintures. Une musique accompagne ses œuvres et son livre est lancé au Centre culturel de Beloeil.

Cet univers issu d’un autre monde lui a permis de créer des sciences propres à l’univers d’AVA, de nommer des plantes en utilisant les racines étymologiques grecques et de créer des créatures animées. Il ira jusqu’à inventer, en 2015, de nouveaux modes de propulsion pour ses animaux. Au bas mot, une centaine de créatures animales ont été créées ayant toutes un nom particulier et des singularités innovantes. Un herboriste tente actuellement de regrouper sa flore par familles et catégories pour en faire une compilation exhaustive. Jamais un artiste n’est allé si loin dans sa démarche artistique.

Après la publication de son livre, il découvre le film AVATAR de James Cameron. Il s’aperçoit alors qu’il n’est plus seul dans sa folie. Ce monde trop beau pour être terrestre, l’artiste a acquis la certitude qu’il existe dans un autre plan de conscience et qu’il s’est imposé dans notre monde pour une bonne raison. Jean-Pierre Neveu remarque d’ailleurs, avec émotion, trois plantes identiques – dont l’arbre Eywa qu’il avait peint en 1992, alors que le film n’est sorti qu’en 2009.

AVA suscite la curiosité, l’intérêt et le rêve chez le spectateur qui se place devant des œuvres, parfois gigantesques, pour mieux s’imprégner de cet univers dans lequel il voudrait disparaître.

Aujourd’hui, Jean-Pierre Neveu veut éventuellement approfondir une autre recherche personnelle, celle de l’art quantique, qu’il nomme « Les Pinceaux de l’esprit ». Il a toujours eu le souhait que ses connaissances soient connues et partagées afin que les autres artistes puissent, eux-mêmes, se dépasser et pousser plus loin les limites de la création.

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