L’HABITéE
L’HABITéE est une exposition personnelle de Claire Marie Gosselin, présentée du 22 au 27 mai 2012, à L’Espace contemporain, une galerie d’art située au 313 rue Saint-Jean à Québec. Une rencontre avec l’artiste aura lieu le dimanche 27 mai de 14h à 16h.
L’HABITéE, c’est regarder: « arrêter le regard », poser les yeux dans un silence et être réceptif à cet espace de communion avec l’œuvre, cette porte ouverte vers quelque chose qui se meut. « Claire Marie Gosselin est là avec ses ombres (…) non pour un mouvement d’apport mais de retour, de retournement de l’espace« , présente l’auteur français Jean-Paul Gavard-Perret qui a écrit sur l’artiste et sur son travail. Lâcher prise pour un instant, se placer en état de réception, accueillir au-dedans ce que les yeux perçoivent visuellement, mais aussi ouvrir les volets du cœur pour en percevoir l’essence mélancolique. Seulement alors, « la peinture devient un murmure flottant« . Il n’y a ni haut, ni bas, seulement un sens essentiel. « La peinture est une métaphore de quelque chose au-delà de l’image« , confie l’artiste en entrevue. « Quelque chose nous habite« . Il ne faut donc pas avoir une lecture au premier degré des œuvres présentées, mais oser une lecture métaphorique de l’image, dans la poésie de l’instant, avec ses verticales et ses horizontales. L’essentiel de l’exposition L’HABITéE se trouve au-delà du contenu visuel; c’est en cela que L’HABITéE devient une expérience.
L’artiste et son travail
Claire Marie Gosselin, née en 1958, vit et travaille à Laval. Artiste multidisciplinaire, sa démarche puise sa source au cœur de la réflexion sur le corps, la nature et le sacré. Elle expose peintures et œuvres photographiques depuis 1988, en Amérique du Nord et en Europe. Son travail témoigne d’une réflexion sur l’art en tant qu’action divine (acte divin) sur la matière. Les dualités ombre-lumière et opacité-transparence sont des éléments qui soutiennent le travail de l’artiste dans lequel les matières prennent place, dans un espace cohérent.
Le travail de Claire Marie Gosselin s’inscrit dans une perspective d’intimité avec chaque œuvre. Elle présente, dans cette exposition, une trentaine d’œuvres: des huiles et pigments sur toile ainsi que des photographies numériques sur acétates avec pigments et brillants sur carton entoilé. Cette exposition est une grande rétrospective des œuvres de la série des bruissements des glaces et lieux sacrés. Cette série avait vu le jour le 23 décembre 2007 et c’est seulement au troisième ou quatrième tableau que l’artiste a compris que cette thématique allait enfanter une co-habitation dans le temps; co-habitation avec l’œuvre et l’œuvre avec l’être car, selon l’artiste « l’art prend sa nécessité dans l’être ». L’HABITéE est la clôture de cette série hivernale, dans laquelle l’artiste s’est révélée à travers sa peinture.
Le rayonnement que l’on ressent devant ses œuvres est un message de l’artiste, livré aux spectateurs sensibles. La photographie mixte ose une vraie liberté d’expression. L’espace en révèle toute la profondeur. Les tréfonds sont émus, l’âme est touchée par les émotions véhiculées. Possibilités et impossibilités se mêlent et se démêlent dans un enchevêtrement d’intemporalité. Le temps s’arrête. Les yeux explorent les œuvres exposées. Il y a bel et bien un mouvement dans l’immobilité. Nous ressortons de l’exposition « habités » par quelque chose.