2ème partie

Tel que mentionné dans la première partie de ce texte, publiée la semaine dernière, la recette du succès se résume en une phrase: savoir-faire et faire-savoir… avec un produit de qualité qui se vend (et, éventuellement, qui se revend aux enchères). Je n’aborderai pas ici tous les rouages d’un système de marché. J’aborderai plutôt les défis auxquelles font face les artistes professionnels dans le domaine des arts visuels.

Ce n’est pas un secret pour personne: la majeure partie des artistes en arts visuels est obligée de trouver un autre travail pour gagner sa vie. Les artistes ont relégué leur pratique artistique à mi-temps et doivent jongler, parfois, avec une vie familiale, des obligations domestiques, des activités sociales ou autres. Il est donc impératif que ce mi-temps de travail artistique soit le plus productif possible. De même que nombreux sont les artistes qui n’ont pas le temps ni l’envie d’apprendre à commercialiser et à vendre leurs oeuvres. Il faut d’abord savoir que le marché de l’art est extrêmement concurrentiel du fait qu’il y a beaucoup d’artistes… et que les espaces d’expositions s’amenuisent. Les collectionneurs se font de plus en plus discrets depuis un certain temps. Le coût du matériel et des fournitures d’artistes a considérablement augmenté. La pandémie n’a pas aidé non plus à s‘armer de courage et de détermination. En 25 ans de carrière dans le milieu de l’art, j’ai vu plusieurs cas de figure: L’artiste tout dévoué à sa peinture qui n’a pas de vie sociale, l’artiste qui entame une carrière d’artiste à sa retraite, l’artiste qui doit jongler avec plusieurs petits boulots de survie, l’artiste qui ne peut travailler pour cause de maladie chronique, l’artiste indépendant financièrement qui ne veut pas forcément vivre de son art, l’artiste qui peint la fin de semaine faute de temps la semaine, l’artiste qui travaille dans le domaine artistique (souvent comme professeur d’arts plastiques) pour rester proche de l’art, etc. Il n’existe pas d’artiste-type car chaque artiste est différent et a cheminé différemment des autres (aucun parcours n’est le même), mais les principaux obstacles rencontrés restent les mêmes pour tous.

En voici cinq:

1) Trouver le temps pour créer. C’est un défi particulièrement difficile pour les artistes qui ont une vie active. En effet, la réserve d’énergie n’est pas inépuisable. L’énergie ou le flux créatif n’est pas toujours au rendez-vous quand on entre dans l’atelier après une journée bien remplie. Or, le temps de création ne doit pas être négligé car il permet de développer l’excellence artistique, l’un des éléments-clés du succès. Il faut prendre le temps de prendre le temps. La recherche, le développement, la maîtrise d’une technique, etc. ne s’obtiennent pas en regardant des vidéos sur Internet, mais bien en pratiquant. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, dit-on. Comme on ne devient pas musicien en un jour.

2) Consacrer du temps aux ventes et à la promotion. La prospection des lieux d’exposition prend également du temps. Par souci d’économie de ce précieux temps qu’on ne peut acheter pour en avoir plus dans une journée, il faut une tactique, un plan stratégique. Les efforts doivent être réguliers. Un blitz de 5 heures par semaine, le samedi matin, n’est pas suffisant pour faire la promotion et la vente de vos oeuvres de façon efficace. Les réseaux sociaux, quand ils sont bien utilisés, peuvent être une aide, mais ils ne doivent pas être l’unique outil de travail. Il faut plutôt doser les efforts en prenant 45 minutes par jour, tous les jours. Si ces 5h25 en bout de semaine sont bien utilisés, ce n’est certainement pas du temps perdu.

3) Créer un corpus cohérent. Si, dans les 5 premières années de carrière, on peut pardonner à l’artiste d’explorer diverses techniques et sujets, il est plus difficilement pardonnable qu’un(e) artiste professionnel(le) ne soit pas reconnu(e) pour sa facture au bout de vingt ans de pratique. Divers professionnels du milieu s’intéressent à un travail cohérent dans son ensemble. De nombreux artistes ont du mal à juger de la cohérence de leur travail, ou même à savoir à quel point il devrait l’être. Or, la facture de l’artiste devrait permettre de l’identifier du premier coup d’oeil l’artiste professionnel. Cela fait partie de la reconnaissance, l’un des éléments-clés du succès.

4) Avoir une cote professionnelle appropriée. De nombreux artistes ont du mal à mettre une valeur sur leur travail. Ils craignent de fixer un prix trop bas ou d’effrayer les acheteurs avec un prix trop élevé. La complexité du marché (ou des marchés) n’aide en rien l’artiste qui peut être totalement ignorant(e) du marché dans lequel il/elle évolue ou voudrait évoluer éventuellement. On ne fixe pas ses prix comme on fixe le prix du kilo de patates.

5) Savoir approcher les galeries. De nombreux artistes n’ont que peu ou pas d’idée sur la manière de présenter efficacement un dossier auprès d’une galerie, d’un musée ou d’un centre d’art institutionnalisé. Il faut savoir que le c.v. d’un(e) artiste ne ressemble en rien au c.v. traditionnel d’une personne cherchant un boulot de fonctionnaire. Plusieurs n’osent pas de peur de recevoir une réponse négative. Être artiste implique de recevoir de nombreuses réponses négatives au cours de sa carrière. Il faut la bonne clé pour ouvrir certaines grandes portes. Il est vrai que la perspective d’affronter les galeristes de renom peut être effrayante pour certains artistes qui ont peur d’un refus, qui sont incertains de la pertinence de leur travail, qui hésitent à présenter leur travail récent qui a pris une autre direction que leur travail passé, etc. Tous les prétextes sont bons pour ne pas oser. Or, sachez-le, c’est en osant qu’on obtient des résultats.

Il existe évidemment d’autres nombreux défis auxquels un(e) artiste doit faire face tout en construisant une belle carrière, mais les 5 grands défis sont ceux qui figurent dans ce texte. Art Total Multimédia est là pour aider les artistes dans le développement de leur carrière, à franchir les petits et grands défis auxquels font face les artistes. A chaque défi ses solutions, à chaque artiste sa stratégie pour gagner en confiance, en excellence, en reconnaissance et en stabilité financière. Un grand conseil qui entre dans la recette du succès: ne remettez pas à demain ce que vous pouvez faire aujourd’hui. La procrastination ne fait pas bon ménage avec les artistes, c’est un prétexte de plus pour remettre à plus tard votre succès. Plus tard, c’est souvent trop tard. Commencez à faire ce qu’il faut dès aujourd’hui, dès maintenant, parce qu’on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. La seule chose qu’on peut contrôler, c’est le moment présent. Alors qu’attendez-vous ?