Par HeleneCaroline Fournier

Yves Robert, né en France en 1963, occupe la profession de designer-décorateur d’intérieur. De 1991 à 1993, il étudie à l’École des Beaux-Arts de Rouen. C’est en 2001 qu’il débute véritablement sa carrière en tant qu’artiste peintre et dessinateur. Ses expositions se font principalement en France, à Lyon, à Metz, à Paris, etc. En 2004, il s’associe avec le photographe parisien Patrick Wecksteen qui l’aide à établir dans le temps et l’espace l’art éphémère qu’est la peinture sur corps, dont l’une des oeuvres sera reprise dans le premier numéro du magazine Photo Fan ! En 2005, on retrouve l’artiste à l’Espace Champerret à Paris, dans le très célèbre Salon Art du Nu, lors d’une démonstration devant public. L’artiste se défend bien de ne faire que de la peinture sur corps. Il touche à tout : aquarelle, collage, peinture, etc. 2005 est une année spéciale ; l’année où tout est possible. Coté, interviewé, affilié à quelques associations professionnelles influentes, c’est un pas de géant dans l’avancement de sa carrière professionnelle. 2006 lui apporte prix et distinctions, notamment le Prix Sandro Botticelli et la nomination d’« Académicien Associé » à l’Accademia Internazionale Greci Marino en Italie. En 2007, il obtient la reconnaissance internationale en tant qu’artiste professionnel et il est représenté au Canada par un agent d’artistes. Il expose depuis dans de nombreuses expositions à thème. En 2008, il reçoit La Grande Distinction Honorifique du CIAAZ (Canada) et il se retrouve en sélection finale del Trofeo Internazionale « Meduse Aurea XXXI edizione » à l’Accademia Internazionale d’Arte Moderna de Rome (Italie), puis en 2009, le Prix France/Europe. Ses expositions à l’étranger prennent de l’ampleur, notamment en Italie avec une exposition permanente d’une année (en 2009) et au Canada où il signe plusieurs expositions, dont une grande exposition personnelle.

En 2008 et en 2009, on le retrouve donc occasionnellement à L’espace contemporain, une galerie d’art située dans le Vieux-Québec. Le parcours étonnant de cet artiste, qui a désormais un bagage pertinent au niveau international en moins de dix ans de carrière, prend ses sources au coeur même d’une véritable passion : l’univers féminin ! « L’univers féminin m’inspire depuis que j’ai cherché à le découvrir. J’ai débuté la peinture sur corps à la suite d’une longue pratique de la peinture de nu à l’aquarelle. Relativement rare cette discipline est généralement réservée aux performances. Je la conçois aussi, pour ma part, comme une oeuvre à part entière ». Yves Robert, ce guide qui conduit au-delà des apparences triviales de la réalité, assure que être artiste n’est pas un métier au sens financier du terme. Ce serait plutôt une consécration que l’on donne à un individu (trop souvent donnée à titre posthume d’ailleurs) ou une vocation qui entraîne certaines manières d’être et de penser chez un individu qui exerce, sinon une fascination, du moins de la curiosité qui « économiquement, depuis des lustres, vit en marge de la société ».

Et lorsqu’on l’interroge sur le statut de la femme artiste, Yves Robert répond qu’il y a, aujourd’hui, une réelle mixité dans les salons auxquels il a participé, qu’il apprécie leurs créations et qu’il y a un réel échange entre elles et lui. « Leur modestie, leur saine curiosité et leur réelle ouverture d’esprit » sont des qualités très appréciées qu’il a souvent rencontrées chez les femmes artistes, alors que la modestie semble faire défaut, selon lui, à certains artistes masculins… Par ailleurs, elles sont plus nombreuses à enseigner dans des domaines artistiques et, pour lui, leur façon de transmettre l’enseignement est tout à fait remarquable. La sensibilité appelle sûrement la sensibilité car très peu d’artistes de sexe masculin ont, à la fois, vanté les mérites des femmes et su exprimer et sublimer leur personnalité intérieure par le biais de l’art du nu. On ne s’étonne donc plus lorsque l’artiste nous dit que la pratique artistique peut être une voie vers la quête du sens de la Vie – et que ce sens de la Vie dépasse largement la pratique de l’activité. L’artiste pose un regard réaliste sur les galeries d’art d’aujourd’hui, regrettant leur hermétisme et leur manque d’audace pour les nouveaux noms, alors que les galeries devraient normalement – et logiquement – avoir un rôle à jouer dans la promotion des artistes et contribuer activement à leur développement et à leur épanouissement. Hélas, peu de galeries « osent »… Le reflet du miroir de la réalité est le même du côté de l’État : Ce qu’on appelait jadis la richesse culturelle n’est plus une priorité pour le gouvernement d’aujourd’hui – car l’art n’est pas rentable ! On n’ose plus soutenir les artistes ni leurs projets. Un artiste ne peut s’empêcher de porter son regard vers ce qui l’entoure et de se poser des questions sur son avenir en tant qu’artiste, mais aussi de l’avenir de l’Art, avec un grand A : « L’esprit dans lequel l’Art est pratiqué a bien évolué. Les formes d’expression se sont considérablement diversifiées. L’imprimerie, la photographie et l’informatique ont considérablement remis en cause les formes classiques de l’Art. Nous ne pouvons pas savoir quelles formes seront les plus appréciées à l’avenir (…) Je pense que les formes de provocations et d’exploration des frontières de l’Art ne vont pas venir à bout de l’Art. De certaines formes d’art peut-être, mais pas de l’Art lui-même ! » Voilà qui, aujourd’hui, nous laisse espérer un avenir plus rose pour tous les enfants des artistes masculins et féminins du monde.

Lire l’article de la revue L’ArtZoomeur (Dossier: Les artistes d’aujourd’hui) en pdf