Par HeleneCaroline Fournier

Édith Liétar, née en Belgique en 1945, vit actuellement au Québec depuis 1966. Elle est diplômée en visagisme. Bien qu’elle soit autodidacte au niveau de la peinture, elle a néanmoins suivi des ateliers de perfectionnement avec Anne Van Mierlo ce qui lui a permis, en 2005, d’exposer de façon permanente à la galerie boutique Addendum à Verchères (Canada). Elle a suivi une formation en stylisme de mode à l’Académie Internationale de la Mode et du Design de Montréal ainsi qu’une formation comme analyste de couleurs. Dès le départ, l’aquarelle et la mode ont fait partie de ses activités artistiques dans lesquelles elle créait des robes qu’elle peignait ensuite à la main. Pendant plusieurs années, elle a été propriétaire d’une boutique de mode avant de mettre ses connaissances à profit en effectuant la recherche, la coordination et la rédaction de nombreux articles de mode et de beauté. Ses voyages et son cheminement professionnel l’ont conduite au Musée d’Orense, en Espagne, en 2006, au Salon d’honneur de la Mairie de Nantes, en France, à l’Exposition Internationale à Argenton-sur-Creuse, en France, en 2007, puis à Tournai en Belgique en 2008. On retrouve aujourd’hui ses oeuvres au Québec, en Ontario ainsi qu’en Europe dans des collections privées et publiques. En 2005, elle reçoit La Grande Distinction, dans la catégorie « abstraction », au Concours du Cercle des Artistes Peintres et Sculpteurs du Québec (CAPSQ). En 2007, elle reçoit la Médaille d’argent, catégorie « abstraction » toujours avec le CAPSQ ainsi que Le Pinceau d’or Addendum – c’est également en 2007 qu’elle choisit d’orienter un peu plus sa carrière, déjà prometteuse, avec le Collectif International d’Artistes Art Zoom (CIAAZ). En 2008, on la retrouve à Tournai, en Belgique, lors d’une exposition qui lui a valu une médaille de sa ville natale. Pour Édith Liétar, être artiste, c’est être un magicien, un créateur d’images, un être à part, un passionné. C’est à la fois un mode de vie, une vocation, un métier, une manière d’être et de penser. Selon elle, l’artiste d’aujourd’hui se situe en marge de la société actuelle « bien qu’il y ait des efforts de la part des entreprises et des gens d’affaires pour promouvoir les artistes. Malheureusement, dans le domaine des arts visuels, on avance à pas de tortue du côté des gouvernements… ». Le marché reste timide au Québec au niveau de l’abstraction et quand on est une artiste semi-abstraite, il est parfois difficile de faire accepter son travail. Néanmoins, Édith Liétar a un atout dans sa manche ; son originalité l’avantage, très certainement, sur un marché plus international que strictement québécois car « son style, ses sujets, sa technique sont déjà axés vers un marché international européen, un marché plus large que celui dans lequel elle est actuellement » a écrit une critique au sujet d’Édith Liétar en 2008 lors de La Grande Exposition Internationale d’Art Zoom qui avait lieu à L’espace contemporain galerie d’art. « Un vrai artiste respecte le travail des autres. Il crée et ne copie pas ni ne reproduit ce que font ses pairs. Il faut mériter d’être artiste en restant critique envers soi-même et ne pas choisir la facilité, en allant jusqu’au bout de soi ; en se surpassant et en évoluant constamment et ne pas dormir sur ses lauriers. Un vrai artiste doit : être « unique », rester humble, se remettre en question, avoir le courage de recommencer, détruire ou métamorphoser une toile qui n’est pas à son goût, accorder un soin extrême à la réalisation technique de ses oeuvres ». Assurément, Edith Liétar est une vraie artiste car son succès réside précisément dans cette « différence » ; son style, sa façon de peindre, sa palette de couleurs, etc. C’est une peinture qui lui appartient, qui vient d’elle, de son subconscient et de sa personnalité vive et colorée. C’est une artiste qui se donne entièrement dans tout ce qu’elle entreprend, qui sait où elle s’en va et qui connaît très exactement les enjeux de l’art contemporain au niveau le plus élevé du marché. D’ailleurs, à ce propos, son opinion est extrêmement éclairée par une très grande lucidité : « Les artistes québécois souffrent du manque de publicité et de promotion au niveau international. Les touristes de passage sont confrontés aux paysages d’hiver, à des natures mortes, à une peinture trop répétitive et conventionnelle, et ne ramènent chez eux que des banalités. Les divers paliers de gouvernement sont absents et ne favorisent pas le rayonnement des artistes québécois au niveau international. Il y a malheureusement du « n’importe quoi »… On se lance dans la production en série avec des giclées sur lesquelles on pose un coup de pinceau pour en faire des « originaux » qu’on se permet de vendre à prix fort, sans parler de l’utilisation de la technologie numérique pour produire des oeuvres. C’est une forme d’art, sans doute, mais que fait-on de l’intervention de l’artiste ? Une peinture doit être unique et authentique, c’est là qu’elle prend toute sa valeur. Toutes les reproductions à grande échelle tuent le marché de l’art ». La liberté, c’est un style et avoir un style, c’est être authentique, c’est poursuivre son propre cheminement, c’est garder sa liberté d’expression et la défendre avec ardeur. C’est avec la pratique qu’une évolution personnelle et un savoir-faire peuvent se développer au fil des années et c’est ainsi qu’on peut dire, sans se tromper, qu’Édith Liétar est l’une de ces artistes, libre d’influence, aux traits de pinceau distinctifs, alliant maturité d’expression et valeurs humaines… et qui n’a aucun faux-semblant.

Lire l’article de la revue L’ArtZoomeur (Dossier: Les artistes d’aujourd’hui) en pdf