Le « MOI » et le « JE » en langue des oiseaux. Une nouvelle perception de soi-même.
Comme je l’ai déjà mentionné dans un précédent texte, la «langue des oiseaux» est une langue très volatile, très subtile. Cette langue est une forme d’herméneutique (l’art du comprendre et l’art de l’interprétation) qui est également utilisée en littérature, en théologie, dans le domaine juridique et dans les arts. Un mot ou une phrase peut être décortiquée pour en trouver le sens profond; c’est ce qui se passe dans les arts visuels quand on explique une oeuvre par l’herméneutique de l’art. Après avoir expliqué quelques mots dans un premier texte, voici le « MOI » et le « JE » qui vous donneront une nouvelle perception de vous-même.
Il faut d’abord mettre en perspective la réalité mentale de l’Univers. « Le Tout est Esprit, l’Univers est mental ». Il faut re-situer l’humain dans cet univers en accord avec cette première loi universelle: « Au commencement était le Verbe » (on en parle dans la Bible, bien sûr, mais dans bien d’autres ouvrages de référence). Il existe une véritable littérature sur la parole créatrice, la parole (le son, la vibration de ce son) qui nous construit. Pour en citer un majeur: le « OM » ou « AUM » des bouddhistes, des hindous et des adeptes du jaïnisme, du sikhisme, du brahmanisme (sans oublier des humanistes, des agnostiques, des athées, etc. parfois adeptes du yoga et de la méditation). Ce « verbe » est considéré comme la vibration primitive divine de l’Univers qui représente toute existence. En langue des oiseaux, le « OM » devient « HOMME » (dans le sens humain du terme) qui est l’expression parfaite du Verbe Créateur. Notre divinité s’inscrit dans ce rapprochement avec le son primordial qui crée tout et dont nous avons conscience puisqu’il nous décrit également, nous laissant penser que nous sommes aussi des « créateurs ». Cela prend tout son sens dans un Univers Mental, puisque ce Verbe est la clef de voûte de tout ce qui existe, de tout ce qui a été créé et de tout ce qui peut encore être créé.
Le « MOI » est construit du « O » et du « I ». Le « O » est féminin. Le « I » est masculin. Le « M » vient expliquer que le « MOI » est l’Amour entre deux principes opposés (le « O » et le « I »). Il existe en nous, dans notre essence, le principe féminin et masculin (Yin/Yang) que nous retrouvons dans les traditions orientales (elle est une notion élémentaire de la pensée chinoise, notamment du taoïsme). Le « MOI » existe entre deux polarités. Ces deux principes (le « O » et le « I ») sont reliés par le mouvement de l’Amour. Le « MOI » est la ré-unification de notre Être entre son conscient et son inconscient, entre ce qu’il est dans la matière (le conscient) et ce qu’il est dans son autre réalité (l’inconscient). Il faut aussi comprendre que ce rapport (ou cette union) entre ces deux principes opposés initie, par le mouvement, une « trinité » puisqu’elle engendre une nouvelle réalité créatrice. Cette nouvelle réalité créatrice est « l’enfant » du « MOI » et se nomme « JE » qui en devient l’expression, héritant des deux principes de ses « parents ».
Le « JE » est fondamentalement associé à l’humain – cet « HOMME » qui part du « OM » originel. Le principe de polarité implique l’idée que tout est double, que tout a deux pôles, tout a deux extrêmes. La thèse et l’anti-thèse sont identiques de nature, mais différentes en degrés, comme des échelons d’une même échelle. Un paradoxe qui peut être concilié par la vision que deux extrêmes n’existent que l’un par rapport à l’autre, comme le chaud et le froid qui n’existent que l’un par rapport à l’autre. Le froid peut brûler comme le chaud, de même que la haine peut se changer en amour (ou le contraire). Les extrêmes se touchent et se confondent. Un équilibre intérieur doit donc être trouvé entre ces deux forces. On comprend donc que le « JE » est le « fruit » engendré (donc, issu) de ces principes opposés. Le « JE » manifeste à la fois le conscient et l’inconscient de la personne humaine, mais aussi de ses conflits intérieurs, de ses déséquilibres, et même de ses extrêmes qui s’affrontent constamment (et, parfois se heurtent violemment). Malgré toute la complexité de l’humain, on peut prendre conscience de ce qui compose le « JE » en retournant à la source: le « OM », la syllabe qui est la somme et la substance du son de l’Univers, un son qui remonte à la nuit des temps.
L’art quel qu’il soit permet de faire remonter à la surface l’inconscient de l’artiste qui est créateur/trice de son propre univers artistique. L’artiste se révèle à travers son travail (son Oeuvre) qui, dans bien des situations, s’avère une thérapie du mieux-être voire du bien-être où le « MOI » et le « JE » prennent leur place sans tomber dans le nombrilisme où l’art-thérapie devient un accompagnement à un voyage en soi.