« De jour en jour, en tout point de vue, je vais de mieux en mieux »
– auteur inconnu
L’atelier de Chantale Guy (CHAGUY) est juste assez grand pour lui permettre d’enseigner à 6-8 personnes en même temps et est situé dans une partie de sa maison. Il fait atelier-galerie pour les visiteurs. L’espace (ou le manque d’espace) n’influence pas les dimensions de ses oeuvres ni la gestuelle qu’on pourrait y retrouver. Les grandes toiles peuvent se créer – tout autant que les petites – sans que l’inspiration n’en soit affectée. Elle admet toutefois que l’environnement peut influencer sa créativité; un certain confort et la proximité du matériel lui sont nécessaires. Quand les moments intenses de création déboulent, cette nécessité disparaît pour laisser place à l’expression artistique pure. Son humeur va avec ses couleurs, la lumière influence le degré de l’émotion véhiculée. « Quand il pleut, mes couleurs, comme mon humeur, changent ». Elle se qualifie de peintre de petits et de moyens formats. C’est son terrain de prédilection, même s’il lui est arrivé de faire des toiles de 36 x 36 pouces (90 cm x 90 cm).
Son atelier est son lieu intime. Ses proches doivent d’ailleurs respecter son retrait lorsque la porte est fermée. « Aussitôt que la porte s’ouvre, je laisser entrer les gens ». Le silence y est présent, sauf au début d’une oeuvre. Le temps d’une chanson et Chantale Guy se retrouve dans sa bulle. L’atelier est un lieu de culture où les livres la ramènent aux mots qui l’inspirent. Tout la conduit vers l’art de créer. Un tablier à poches revêtu et c’est le départ pour l’aventure sans crainte de se salir. Il n’y a pas vraiment de cérémonial prédéterminé pour se mettre en place; l’artiste s’installe avec ses tubes et ses outils de travail tout simplement. Chantale Guy avoue pouvoir peindre ailleurs que dans son atelier, mais elle terminera toujours son oeuvre commencée dans son chez-elle, le seul endroit qui lui permet de réfléchir, de porter un regard critique sur son travail et de finaliser son oeuvre. Elle peint parfois devant le public lors de symposiums, ce qui est un exercice de concentration puisque les interruptions sont nombreuses. Elle préfère rencontrer le public pour échanger plutôt que peindre devant eux en silence. Les commentaires positifs et/ou négatifs envers son travail sont toujours bien accueillis; ils lui permettent d’avancer, de progresser.
Peindre dans un autre atelier que le sien est déstabilisant car il y a une perte des repères. Son atelier de 13 pi x 13 pi (près de 4 m x 4 m) est à son image; parfois rangé, parfois moins. Ayant essayé la sculpture, la poterie, etc. Chantale Guy est restée à la peinture: «c’est le seul médium qui me fait rêver ». En début de carrière, l’artiste peignait surtout des animaux et des paysages. Au fil du temps, des personnages sont apparus, apportant avec eux, une autre dimension à son travail. La joie de vivre, le rapport entre individus, le rapport entre l’homme et la nature, etc. sont des thèmes qui lui sont chers. L’interaction des uns et des autres, envers les uns et les autres, est le principal courant qui porte l’artiste vers une source d’inspiration inépuisable qui a donné lieu à de nombreuses expérimentations de styles. « J’ose croire que je suis une artiste qui crée le bonheur », explique-t-elle avec un sourire accueillant et les yeux pétillants.
SUR INTERNET
www.artzoom.org/chantaleguy