Par HeleneCaroline Fournier
Ce n’est pas par hasard si Jean-Luc Curabet débute sa carrière en 1989 en Lorraine et qu’il fait la connaissance de LO. Ces deux artistes, issus de la même région, partageaient les mêmes intérêts et débutaient tous deux leur carrière professionnelle en tant qu’artistes peintres. LO devient vite un ami et un allié dans cette grande aventure artistique qui allait s’intensifier au cours des années suivantes. Mais qui est donc Jean-Luc Curabet ? Il a toujours été un artisan de la promotion de l’art contemporain en Lorraine. Il a été le pionnier du développement artistique à une époque où la Lorraine sombrait dans un désespoir général, dû à la fermeture des usines de train à fil. La Lorraine sidérurgique, loin d’être artistique, trouvait en Jean-Luc Curabet un ambassadeur qui a transformé l’âme de toute une région en une décennie seulement. Organisateur d’événements, instigateur de toute cette mouvance artistique dans cette partie de la France, il est devenu cofondateur du Collectif International d’Artistes Art Zoom (le CIAAZ) en 1997, président de Galerie Art Zoom en 2003, il a ouvert deux autres galeries ayant pignon sur rue en 2007 et a commencé à animer des émissions de télévision sur RIV54, en octobre 2007, à raison de deux émissions d’art par mois. Au cours des années, il a accumulé expérience et expertise. Aujourd’hui, il est sollicité par les grands salons internationaux d’art contemporain d’Europe en tant que juré. Il participe en tant que galeriste dans des salons d’envergure internationale. Il expose en tant qu’artiste sur deux continents à la fois. L’artiste est devenu marchand d’art et expert en art. Il fait maintenant la promotion d’artistes professionnels de niveau international d’ici et d’ailleurs, ayant temporairement relégué sa propre carrière à un niveau secondaire pour mieux développer ses galeries en Europe. Il est entré dans la Jet Artist International avec Galerie Art Zoom dès 2003, exposant quelques fois avec sa propre galerie et avec la Galerie La Louve de Louftémont/Léglise en Belgique, aux côtés de Félicien Rops, Man Ray, Picasso, Rembrandt, etc. Françoise Monnin, une référence en critique d’art en France qui a publié dans les plus sérieux magazines d’art de toute l’Europe, a d’ailleurs cerné les oeuvres néo-expressionnistes de Jean-Luc Curabet en juillet 2007 à Paris en ces termes :
« Se voiler la face en allumant la télé et après le film s’endormir en pensant à sa future voiture ou à ses projets de vacances » : voilà ce que déteste Jean-Luc Curabet. Lui, la face, il la peint sans masque, nue, innocente. Le visage est apparu dans son oeuvre, il y a quelques années, inspiré par les victimes de faits-divers. Il était traité avec des tons vifs, aux juxtapositions électriques. Ombres denses, matière épaisse, chaque élément du dispositif plastique évoquait la colère. « On me trouvait glauque voire dépressif alors que je n’inventais rien, il s’agissait de faits réels » perçus avec une sensibilité extrême. La violence de l’existence, la menace de la catastrophe, la permanence des injustices au coeur de cet univers devenu récemment plus sobre dans son allure et plus profond dans son propos. L’expérimentation pugnace du potentiel de la peinture, à travers des expériences de frottages, de coulures et de taches, d’empâtements et de transparences, a généré l’apparition de nouvelles faces. Dispensées de l’obligation d’être cernées, les têtes qui s’imposent à présent ne sont plus dessinées mais rythmées par les traces de couleurs choisies sur une palette restreinte et sobre. Souterraines ou célestes, ces nouvelles figures s’affichent, universelles, intemporelles. Leurs traits se sont fait ombres et la manière dont ces personnages nous interpellent, si elle porte plus que jamais en elle la part la plus sombre de nos interrogations existentielles, ne nous en invite pas moins à la vigilance, la résistance, l’exigence ».
L’artiste, le galeriste et l’expert en art, le tout en un, est bien un artiste d’aujourd’hui, vivant à une époque où les oeuvres sont vendues sur un marché en perpétuel mouvement et où se dispute l’enjeu de contemporanéité de l’art à son niveau le plus élevé. Ce n’est donc pas par hasard si Jean-Luc Curabet a ouvert la voie à certains artistes et pavé le chemin pour certains autres. Aujourd’hui, plus qu’hier, il est un professionnel reconnu sur trois champs de bataille à la fois, vivant de l’art par passion et par conviction, au-delà des espoirs et des désespoirs, dans une jungle où tous les coups politiques semblent permis. Armé de son idéalisme, sa combativité, sa renommée, sa réputation, il a su ouvrir des portes, conquérir un marché et se diriger vers une montée où chaque marche était un obstacle de taille à franchir. Ce parcours du combattant a fait de lui un personnage médiatique, optimiste et toujours tourné vers de nouvelles perspectives d’avenir. Sa vision axée sur le développement s’est alliée à un génie qui s’organise autour d’une stratégie à court, moyen et long terme. Rien n’est laissé au hasard, car, en art, le hasard n’existe pas (ou si peu) ! Il y a ceux qui ont du talent et un potentiel à devenir des artistes de renommée internationale et il y a les autres qui ne perceront jamais plus loin que leur région. Les artistes qui gravitent autour de Jean-Luc Curabet pendant des années s’assurent ainsi d’une réussite professionnelle, en autant que la confiance soit réciproque et que la motivation de l’artiste soit entretenue car, quand vient la facilité pour un artiste, il a tendance à s’asseoir sur ses lauriers. La production baisse en quantité et en qualité et c’est le naufrage pour ceux qui se sont laissés voguer, croyant être des demi-dieux au sommet de leur quart d’heure de gloire C’est pourquoi, depuis 2008, Jean-Luc Curabet ne travaille qu’avec des artistes ayant un certain bagage derrière eux, qui ne se laisseront pas tourner la tête au premier signe évident de succès, ni ne se décourageront au premier obstacle rencontré. Il a choisi des artistes tels que : LO (son ami de toujours), Hironimus, Georges Polus, Patrice Schannes, Pierre Dubrunquez, Fabien Claude (Azart, no 25), Philippe Aïni (Azart, nos 6 et 19), Stéfan De Lay, Anne-Marie Cutolo (Azart, no 20), Anna Depau, Michel Jamsin, Antoine Correia (Azart, nos 10 et 27), Ben Ami Koller, Bart Heijlen, Eric Reynier, Seret, Fabien Chevrier, Jef Aérosol, etc. pour faire partie de Galerie Art Zoom. Il continue néanmoins à faire des salons en Europe avec certains artistes québécois, notamment avec Chantal Brunelle, une artiste de la ville de Québec, qu’il a pris sous son aile depuis juin 2006 et avec qui il fait un travail très pointu, pour lui assurer un bagage pertinent au niveau international et pour promouvoir l’art québécois qui est très difficile à faire accepter au niveau le plus élevé du marché de l’art contemporain. A ces artistes se greffent des artistes du Collectif qui exposent de façon ponctuelle, grâce à lui : Bernard Hild, Erik Bonnet, Abdesslam Harrach, Marie-Françoise Sztuka… Il est difficile de dire combien d’artistes gravitent très exactement autour de lui et bénéficient de retombées directes ou indirectes dues à leur visibilité avec Galerie Art Zoom ou même avec le Collectif International d’Artistes Art Zoom (CIAAZ). Cependant, il est connu comme le loup blanc en Lorraine et sa réputation a largement dépassé les frontières de l’Hexagone. Non, ce n’est pas un hasard si Jean-Luc Curabet a acquis une telle notoriété en vingt ans.
Lire l’article de la revue L’ArtZoomeur (Dossier: Les artistes d’aujourd’hui) en pdf