Plusieurs expositions temporaires sont présentées actuellement au Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) situé au 380 Sussex Drive à Ottawa.
Présentée jusqu’au 18 mars 2018, James Wilson Morrice. Une collection offerte par A.K. Prakash à la nation est la première exposition de la collection Ash K. Prakash qui réunit des œuvres de James Wilson Morrice (1865–1924), l’un de nos plus grands peintres urbains et modernistes. Quarante-neuf œuvres (quarante-cinq huiles et quatre aquarelles) ont été offertes en 2015 au MBAC par ce collectionneur passionné et philanthrope, qui a constitué une collection unique en son genre pendant 30 ans.
Dans cette grande exposition, une production audiovisuelle de 22 minutes, produite par Affinity Production Group, présente d’ailleurs le collectionneur qui nous fait comprendre le lien particulier, cette relation dont on parle rarement, entre le collectionneur et l’artiste collectionné et ce qui l’a amené à collectionner cet artiste tout particulièrement.
« Le rapport que j’ai avec Morrice et son œuvre est celui d’un amant avec l’être aimé » indique M. Prakash. « Ce lien n’a jamais été de nature didactique, scientifique ou analytique. C’est une magnifique obsession que j’ai cultivée sans aucune retenue. » Cette obsession est également celle d’un cheminement introspectif, un engagement, du collectionneur pour tout ce qui touche l’artiste. Il avoue d’ailleurs être allé régulièrement en France pour voir où l’artiste peignait, les lieux qu’il fréquentait, etc. Cette exposition est empreinte de cette détermination à comprendre, à honorer et à préserver l’héritage de l’un de nos plus grands peintres modernistes.
James Wilson Morrice. Une collection offerte par A.K. Prakash à la nation, une exposition exceptionnelle
Katerina Atanassova, conservatrice principale de l’art canadien au Musée des beaux-arts du Canada et commissaire de l’exposition souligne que « l’émergence d’une approche moderniste de la peinture dans l’art canadien du XXe siècle est le résultat de la quête incessante de Morrice pour libérer la peinture de son rôle de véhicule de représentation pour en faire un véhicule de sentiments. Il a en effet été le premier artiste canadien à jouir d’une reconnaissance enviable sur la scène internationale au début du XXe siècle ». Elle rajoute également en parlant de l’artiste et de cette exposition que « étonnamment, les publics canadien et européen ne sont généralement pas au fait de la carrière exceptionnelle de Morrice à l’étranger. Cette exposition, qui conjugue les histoires de l’artiste, du collectionneur et de la collection, propose aux visiteurs un parcours de découverte qui enrichira leur connaissance de Morrice et du rôle charnière qu’il a joué dans l’évolution de l’art moderne au Canada. » Les oeuvres de James Wilson Morrice sont le reflet d’une vision nostalgique. Elles témoignent d’une expérience vécue empreinte d’un esprit moderne. Au cours de l’histoire, certains artistes sont parvenus par la seule force de leur travail à transformer le tissu culturel d’une société. James Wilson Morrice fait définitivement partie de cette catégorie d’artiste. Il est à l’origine de l’émergence d’une approche moderniste de la peinture dans l’art canadien du XXe siècle.
L’exposition est organisée chronologiquement, retraçant les endroits de prédilection de l’artiste pour peindre. Ainsi, on peut voir où il a peint à Québec et à Montréal, mais également à Paris, à Venise et à Tanger. Des photographies puisées dans la collection nationale, dont certaines réalisées par Eugène Atget, agrémentent l’exposition par des images historiques. L’exposition offre donc au public l’occasion unique à saisir de suivre le parcours artistique et géographique de l’artiste. Des esquisses à la mine de plomb et un portrait de l’artiste réalisé par son ami américain, le peintre Robert Henri, rehaussent et mettent en contexte la collection présentée. Dans cette exposition magnifique on y retrouve également divers documents d’archives.
« Quand on examine chaque œuvre de la collection A.K. Prakash, on reconnaît le travail d’un précurseur sûr de lui qui incarne la vision moderne de la peinture en préconisant la compression plutôt que l’élaboration, un principe alors au cœur de l’art moderne » précise Katerina Atanassova. « Plutôt que d’adhérer à un seul ensemble de conventions artistiques, l’art de Morrice s’est développé en une esthétique personnelle nourrie par diverses influences et expériences. Son évolution artistique l’a conduit vers une peinture urbaine moderniste, qui se distingue par une prodigieuse innovation, tant au Canada que sur la scène internationale. »
James Wilson Morrice. Une collection offerte par A.K. Prakash à la nation est présentée grâce au soutien exceptionnel de la Fondation A.K. Prakash, de la Fondation familiale Donald R. Sobey, de RBC, du LangLeven Group, de Michael et Renae Tims et de la Fondation du Musée des beaux-arts du Canada.
L’exposition sera éventuellement présentée à la Beaverbrook Art Gallery, à Fredericton au Nouveau-Brunswick, du 12 avril au 2 juillet 2018, à l’Art Gallery of Alberta, à Edmonton en Alberta, du 20 juillet au 7 octobre 2018, et au Musée d’art de Joliette au Québec, du 2 février au 5 mai 2019.
Plusieurs expositions temporaires méritent la peine qu’on s’y attarde !
Les autres expositions temporaires
PhotoLab 3, présentée jusqu’au 16 février 2018, est la troisième exposition dans cet espace expérimental de l’Institut canadien de la photographie. Elle présente les œuvres du jeune photographe canadien Andreas Rutkauskas. Depuis plusieurs années, l’artiste arpente, un appareil photographique à la main, la frontière séparant le Canada des États-Unis. Partant du livre Between friends/Entre amis, publié en 1975 par l’ONF, l’exposition raconte l’histoire de ce territoire frontalier de plus de 8 891 kilomètres de long.
La Biennale canadienne 2017 est présentée jusqu’au 18 mars 2018. C’est la quatrième édition de cet évènement qui réunit, cette fois-ci, une sélection complète d’oeuvres acquises depuis 2014 par les départements d’art contemporain et d’art autochtone du MBAC ainsi que par l’Institut canadien de la photographie. Elle met en lumière, pour la première fois, des artistes d’ici ainsi que des représentants de la scène internationale actuelle. Cette exposition s’intéresse plus particulièrement aux dynamiques qui sous-tendent le travail des artistes dans un univers de l’art contemporain de plus en plus mondialisé, et présente des œuvres réalisées avec des procédés variés, dont la peinture, la sculpture, la photographie, le dessin, la gravure, la vidéo et l’installation. Explorant des thèmes comme la migration, l’incidence et l’interprétation de l’histoire et des systèmes de croyances sur l’art et la culture, les stéréotypes de l’identité et de l’idée de nation, ainsi que le potentiel émancipateur de l’imagination et de la créativité, la Biennale canadienne 2017 reflète la volonté du Musée des beaux-arts du Canada de constituer une collection exceptionnelle d’art contemporain de grande qualité. Plus de 50 artistes sont présentés.
Or et argent. Images et imaginaires de la ruée vers l’or est présentée jusqu’au 2 avril 2018. Cette exposition présente des images des rivières de la Californie aux sommets enneigés du Yukon. Cette exposition raconte, à travers des images fascinantes et en grande partie inédites, les espoirs, les rêves et les illusions de toute une génération de chercheurs d’or. Elle explore aussi deux avancées importantes de l’histoire de la photographie: les daguerréotypes (procédé photographique mis au point par Louis Daguerre qui est une image sans négatif sur une surface d’argent pur, poli comme un miroir, et exposé directement à la lumière) et les images multiples sur verre, puis sur papier. Cette exposition est organisée par l’Institut canadien de la photographie en partenariat avec Bibliothèque et Archives Canada. Cette exposition a été rendue possible grâce à la donation de la collection « Origines de la photographie » du fonds Archive of Modern Conflict.
Frontera, présentée jusqu’au 2 avril 2018, regroupe sept regards photographiques contemporains sur la frontière séparant le Mexique et les États-Unis. Réalisées entre 1997 et 2017, ces sept propositions questionnent la notion même de frontière, cherchant les limites et explorant ses représentations. Les images des Mexicains Pablo Lopez Luz et Alejandro Cartagena font écho à celles des Canadiens Mark Ruwedel et Geoffrey James, du Suisse Adrien Missika, de l’Américaine Kirsten Luce et de l’Allemand Daniel Schwarz, qui présente une oeuvre tout-à-fait particulière: la frontière mexicano-américaine sous la forme deux livres accordéons de 25,4 mètres. Cette exposition ouvre une réflexion sur les frontières, les barrières, les limites…
Frontera est organisée par l’Institut canadien de la photographie et conçue en collaboration avec le festival FotoMexico.
Art canadien et autochtone de 1968 à aujourd’hui, présentée jusqu’au 30 avril 2018, poursuit la trame narrative des salles d’art canadien et autochtone. Cette exposition temporaire invite les visiteurs à découvrir plus de 150 œuvres aux techniques variées, telles que la sculpture, la peinture, la vidéo, l’installation, le dessin et la photographie. Du mouvement artistique féministe des années 1970 à l’art inuit d’aujourd’hui, la richesse des collections nationales d’art contemporain canadien et autochtone s’offre au public amateur.
Pour tout savoir: https://www.beaux-arts.ca