ET HOP !
L’univers imagier de Jean-Luc Curabet revoit les éléments symboliques qui ont été recodés, ayant perdu leur signification d’origine. Le symbolisme traditionnel a été réinventé dans un langage métaphorique, propre à l’artiste, qui pousse le public à la réflexion sur le sens réel de l’image, elle-même recomposée à partir d’une photo évoquant un passé immortalisé, une époque maintenant révolue. Au-delà de l’interprétation basée sur les symboles utilisés, la réflexion s’articule autour du temps qui passe inexorablement.
Le personnage s’est « réincarné » dans une autre époque; l’artiste lui a donné un nouveau souffle de vie aux allures plus contemporaines. Le personnage a perdu sa narration originelle avec ses nouveaux éléments greffés, non sans un certain humour. Superposant la photographie traditionnelle récupérée, la peinture naïve s’intègre à l’infographie, un procédé bien de notre temps.
Les âmes égarées de Jean-Luc Curabet flottent dans les limbes, entre passé, présent, imparfait et futur; dans un passé, composé d’un présent ou d’un imparfait, futur de l’être qui a été, qui était, qui est et qui sera sans doute.
L’œuvre intitulée Et Hop ! représente une fenêtre qui s’est ouverte vers une nouvelle existence, plus virtuelle celle-là, qui tient parfois plus du monde du cirque que de la réalité formelle. L’âme s’égarant sur le net de façon pas nette, nul ne sait ce qu’il adviendra de notre âme au-delà de cette nouvelle forme d’existence.
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© HeleneCaroline Fournier, théoricienne de l’art, critique d’art – Québec (Canada)
Écrit dans le cadre de l’exposition « Ames égarées » de Jean-Luc Curabet à la Galerie du Comble, située Place Georges Lorand 4, 6760 Virton (Belgique), qui se tiendra du 28 mars au 12 avril 2015.