Diane Morin au MNBAQ jusqu’au 7 septembre

Puisant dans l’histoire du cinéma ou de l’informatique, Diane Morin propose des oeuvres qui font appel à différents dispositifs mécaniques. Les technologies qu’elle emprunte produisent des phénomènes inattendus et déstabilisants.

Dans l’exposition « Apparitions » présentée au MNBAQ, l’artiste a notamment utilisé de la poudre à canon afin d’illuminer de l’intérieur des objets du quotidien, vides et translucides, pour une série de captations vidéo réunies sous le titre de « Effondrements » (2000-2013). Ses photogrammes, les séries noires (2001-2003) et séries blanches (2006-2008), enregistrent les traces de « mécanismes automatisés », selon son expression, qui se déplacent lentement sur le papier photographique, révélant des dessins énigmatiques. Ses capteurs d’ombres (2006-2012) sont des boîtes lumineuses faites d’objets recyclés, traversées par une lumière qui épouse les contours des objets pour créer des paysages mystérieux en mouvement. Ces jeux de lumière sont réunis sous le titre de « Apparitions », faisant référence aux spectacles du 19e siècle, lesquels donnaient lieu à des phénomènes lumineux surnaturels, inspirant le titre de cette première exposition de l’artiste au MNBAQ.

L’artiste

Née en 1974, Diane Morin vit et travaille à Montréal. Elle a étudié au Cégep de Rivière-du-Loup, à l’Université Laval et à l’Université Concordia. Elle a un DEC en arts plastiques, un BAC Arts Plastiques et une Maîtrise en beaux-arts (Open Media).

Depuis 1998, Diane Morin réalise des installations liées à l’art cinétique et aux nouveaux médias. Elle travaille avec la lumière, le son, le dessin et la robotique pour créer des installations in situ dans lesquelles ont lieu des événements cinétiques, sonores et lumineux. L’artiste utilise différents procédés et dispositifs afin de rendre ces événements apparents et en préserver des traces : photogramme, enregistrement vidéo, amplification audio et projection d’ombres. Elle a exposé individuellement et collectivement à Montréal, ailleurs au Canada et à l’étranger. Elle a participé à des résidences dans plusieurs pays et a remporté des prix pour ses oeuvres.

L’exposition expérimentée par les visiteurs

L’avertissement que l’on peut lire dans l’exposition, « L’obscurité qui règne dans cette salle peut désorienter momentanément », n’est pas à prendre à la légère pour tous ceux qui souffrent de claustrophobie ou de la peur panique du noir. Tâtonnant à l’aveuglette pour trouver la sortie, vous pourriez vous faire malencontreusement « tâtonner » par un autre visiteur cherchant, lui aussi, la sortie. Déstabilisé par l’environnement sonore et par l’absence totale de lumière, le visiteur n’y voit guère plus loin que le bout de son nez; les oeuvres présentées ne permettant pas de s’orienter dans ces deux salles complètement obscures. Certains visiteurs attendent de voir ce qui va se passer pour pousser leur exploration, mais tournent les talons assez rapidement. L’attrait de l’art ne surpasse pas en puissance leur malaise face à la noirceur ambiante.

Les détails de l’exposition: www.mnbaq.org