Par HeleneCaroline Fournier

Un sujet dans le ton

Chantal Brunelle utilise le ton pour faire gazouiller ses oeuvres. Cette artiste originaire de Trois-Rivières qui vit maintenant à Québec est en galerie depuis 2004. Chantal Brunelle a débuté une carrière internationale en 2006 en exposant deux fois en France et une fois en Belgique, en moins de six mois. Quand on lui pose des questions sur ses projets d’avenir, elle reste évasive en prétextant que plusieurs dossiers sont encore en attente d’une décision, mais affirme néanmoins que sa présence en Europe va s’intensifier an cours des prochaines années. Représentée par un agent d’artistes au Canada et par un expert en art en France, sa programmation d’expositions pour 2007-2008 risque en effet d’être imposante.

Chantal Brunelle sait garder la tête froide et les pieds sur terre et répond aux questions d’entrevue avec une aisance déconcertante lorsqu’on sait à quel point elle est timide ! Sa présence dans deux émissions d’art en juin 2006 nous l’ont amplement confirmé mais lorsqu’elle parle de sa passion, elle en oublie parfois sa timidité et se dévoile coeur et âme. Nous l’avons rencontrée dans son antre où elle nous a parlé de son univers dans lequel elle vit et travaille. L’espace restreint de son studio ne laisse pas place à de grands mouvements sur toile. Chantal Brunelle confirme nos soupçons : L’espace de travail est intimement relié à la taille des oeuvres d’un artiste. Cette contrainte exerce une limitation au niveau de la créativité d’un artiste mais pas forcément au niveau de ses sujets. L’absence ou la quasi absence de lumière du jour pousse l’artiste à utiliser des tons contrastés qui se révèlent d’autant plus au regard si elles sont sous une lumière plus naturelle. En travaillant le soir, la tranquillité des lieux compense pour l’absence de luminosité car l’atmosphère est différente du jour ; elle est plus propice à la création. Lorsqu’on apprend à connaître Chantal Brunelle, c’est un paradoxe qui s’explique car une sorte de tranquillité règne en permanence chez elle et on se sent tout de suite confortable en ses murs. Cette sérénité là, on ne peut que l’imaginer au travers de son travail. Le soir, c’est le moment où les idées affluent, où la sensibilité s’aiguise… c’est là que Chantal Brunelle crée son univers animal. Toutefois, l’artiste n’hésite pas à souligner au passage qu’avoir un studio plus grand pourrait l’orienter vers de nouveaux formats et vers une nouvelle liberté : celle de laisser tout en plan et d’aller et venir dans cet univers au sens spontané du terme. La spontanéité est gâchée en partie à cause du rangement nécessaire, conséquence directe du manque d’espace dans le studio dans lequel elle vit et travaille tout à la fois. Elle avoue que si elle n’avait pas ces contraintes, son travail n’en serait que plus spontané. L’artiste ne désespère pas d’avoir un jour un studio plus grand qui pourrait l’aider à se réaliser davantage au niveau artistique. Pour l’instant, elle s’accommode de son espace en travaillant sur fond musical, toujours une musique d’ambiance, classique, jazz ou musique du monde, ce qui contribue très certainement à donner le ton à ses oeuvres déjà au diapason international.

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