« Chercher, travailler, essayer et réessayer pour, peut-être, ne jamais trouver ».
L’artiste française B. DUMONT RENARD a un très grand atelier. Il se situe dans le grenier de sa maison, avec une surface d’environ 45m2. Son espace de travail est donc suffisamment spacieux pour ses besoins artistiques et a récemment fait l’objet d’un agrandissement.
L’artiste qui vit dans une petite commune de France d’environ 600 habitants, dans l’un des lieux peu, voire très peu, dense du Cantal, a véritablement besoin d’espace pour son équilibre intérieure.
Dès que l’environnement de travail se rapetisse, elle en ressent aussitôt une gêne. Dans un petit atelier, par exemple, elle ne dépasse rarement le format 80 x 80 cm. Le manque de recul et même le manque d’inspiration lui causent bien du souci. « Je ne me sens pas libre dans un petit espace et j’ai tendance à peindre de petits formats. » En effet, plus c’est spacieux, plus la liberté se transpose dans ses oeuvres. « Plus c’est grand, plus la liberté des gestes est là. Pour moi, c’est comme si mon cerveau me disait : vas-y, tu as de la place, laisse-toi aller sur tes 50% d’improvisation. »
Bien que la lumière artificielle soit sa principale source lumineuse, cela n’influence pas outre mesure son travail. « Pour moi la lumière artificielle est très bien, je la change de place en permanence, pour voir les effets produits, en particulier sur les abstraits. Par contre, une fois l’oeuvre terminée, j’aime voir ce qu’elle donne au jour ensoleillé. » C’est surtout l’espace disponible qui est l’élément le plus déterminant pour qu’elle se sente bien dans un lieu de création.
Son atelier est « un refuge silencieux avec une pointe de mystère, qui se transforme en convivialité les rares jours d’ouverture. » C’est ainsi qu’elle le décrit. B.DUMONT RENARD consacre à la pratique de son art environ 40 heures par mois. « En vieillissant, je prends de plus en plus de temps. J’aime réfléchir l’oeuvre ». La recherche, la réflexion, le dessin, font partie intégrante de son processus créatif. Pour ses chats stylisés, c’est le dessin à l’encre qui constitue la partie la plus importante de son temps de travail. « Les choses se font naturellement, comme elles viennent, à la fin je garde ou je jette. » Pour la peinture abstraite, les couleurs et certaines formes sont longuement réfléchies. « 50% du travail est déjà réalisé dans ma tête. » L’artiste affirme néanmoins qu’elle pourrait, si cela était vraiment nécessaire, créer ailleurs que dans son atelier, notamment ses dessins qui pourraient être faits sur un coin de table. Pour la peinture, par contre, tout son espace est nécessaire. Elle avoue cependant avoir de la difficulté à travailler avec un(e) autre artiste. Son refuge est son antre, son sanctuaire; il ne se partage pas. Son travail en souffrirait, tout autant que sa concentration. « Je ne suis pas du tout tranquille, quand je sais que quelqu’un me regarde. Je suis totalement solitaire. J’ai tellement l’habitude de travailler seule. Et j’aime être seule ! »
B. DUMONT RENARD n’ouvre son atelier qu’une ou deux fois par année avec un horaire d’ouverture. Le reste du temps, elle est en mode recherche, production… et exposition car, celle qui dessine et peint depuis la fin des années 90/début 2000 expose ses oeuvres dans une multitude d’endroits: des salons internationaux, des expositions personnelles ou collectives, en ligne et en galeries. C’est selon les opportunités qui se présentent à elle. Elle développe sa clientèle en présentiel et à distance.
L’artiste a conscience que la plupart des acheteurs souhaitent voir l’atelier, accéder au sanctuaire de l’artiste, entrer dans le saint des saints. « Ils disent qu’on ressent mieux l’artiste. » Il existe vraisemblablement un lien profond entre le collectionneur, l’artiste et son atelier. « Pour moi, c’est un lieu plutôt secret et la naissance des oeuvres aussi. » Cette trinité collectionneur-artiste-atelier permet à l’acheteur de voir, dans son ensemble, le monde intérieur de l’artiste et de voir l’oeuvre différemment, voire l’aimer plus, une fois qu’elle est accrochée au mur.
SUR INTERNET
www.artzoom.org/bdumontrenard
