A L’espace contemporain galerie d’art, ce 20 novembre, les gens se bousculaient littéralement pour admirer les oeuvres miniatures de vingt-cinq artistes qui avaient répondu à l’appel lancé par le propriétaire de la galerie, Monsieur Michel Therrien. Un exploit pour certains habitués des grands formats qui ont dû revoir leur manière de peindre pour cadrer avec les dimensions exigées pour cette première exposition de miniatures qui se tient du 18 au 29 novembre 2009 et qui est appelée à devenir une biennale.

Un peu d’histoire

L e mot miniature vient du latin miniare qui signifie écrire au minium. Cet art doit en effet son nom au minium, un oxyde de plomb servant de pigment rouge orangé pour tracer les lettres sur les manuscrits enluminés. Au Moyen Âge, c’est le calligraphe qui utilisait cet oxyde; il était appelé en latin miniator. Lorsque la pratique s’est développée avec l’emploi de l’or et de l’argent dans les pigments, cet art est devenu celui de l’enluminure. À côté des miniaturistes spécialisés, de nombreux peintres de la Renaissance italienne ont exécuté des représentations sacrées de peinture religueuse, travaillant souvent en parallèle la peinture sur tableau et dédiant ainsi la miniature pour la décoration des antiphonaires et autres livres de chants. Les premières miniatures indépendantes des livres apparaissent vers 1520. Le XVIIe siècle a vu apparaître de nouveaux supports et de nouvelles techniques. Les miniaturistes utilisent à cette époque, non seulement des peintures « à l’eau » telle l’aquarelle ou la gouache, mais aussi « à l’huile » déposées non plus sur le seul vélin mais également sur une tôle de cuivre, de la porcelaine, de la pierre ou même de l’ardoise. Au cours des siècles les techniques et supports ont évolué jusqu’en 1810 alors que Jean-Baptiste Isabey (1767-1855) introduit enfin l’usage du support-papier. Il faut dire qu’avant la photographie, la miniature représentait le seul moyen de faire connaître un visage à distance. La miniature était un objet intime que les fiancés s’échangeaient lors de mariages arrangés, elle s’offrait également aux parents éloignés et rappelait le souvenir d’un être disparu… Avec l’arrivée de la photographie en 1839, l’usage de la miniature s’est estompé. On ne la retrouve plus que dans des expositions à thème qui nous font redécouvrir ces petites merveilles.

Une grande exposition

L es miniatures de Mouna Abed, Marie-Paule Barolet, Louise Bloom, Luc Bourbonnais, Luc Bovet, Emmanuelle Breton, Monique Carrier, Geneviève DeCelles, Marylène Faucher, Yvète Faucher, Rose-Marie Gallant, Gianni Gamba, Denise Germain Bernard, Guylaine Jacques, Louise Jobin, LO, Diane Marineau, Nicole Mongeon-Cardin, Nicole Nadeau, Suzette Patry, Hélène Poiré, Jean Potvin, Yanina Rock, Hélène Simard et de Judith St-Hilaire sont exposées jusqu’au 29 novembre 2009 à L’espace contemporain galerie d’art, située au 313, rue Saint-Jean à Québec.

Parmi les petites favorites se distinguent: les trois oeuvres de Luc Bourbonnais, les huiles et acryliques de Jean Potvin, les sculptures de Geneviève DeCelles, les deux eaux-fortes de Gianni Gamba, le décor en bouteille fait en sable et pigments de Rose-Marie Gallant, les huilles sur panneaux de bois dans des boîtes de cigarillos de Louise Jobin, les oeuvres imbriquées les unes aux autres d’Hélène Poiré, une partie de la Collection Redux de LO qui a reproduit ses grandes oeuvres en miniature, etc. En tout, près de 135 oeuvres bien présentées, abordables et de grande qualité.

Le prochain rendez-vous des miniatures à L’espace contemporain est prévu du 23 novembre au 4 décembre 2011. D’ici là, nous vous invitons à la présente exposition qui se termine le dimanche 29 novembre 2009.

Cette critique sera publiée dans la revue L’ArtZoomeur (Dossier: Critiques d’art) vol. 2