Isabelle Lemelin présente Mémoire de la fibre, du 28 septembre au 24 octobre 2010 à la Maison des arts et de la culture de L’Ancienne-Lorette, 1268 rue Saint-Paul, L’Ancienne-Lorette (Québec-Canada), une exposition principalement composée de sculptures qui nous font voyager dans un univers végétal et, à la fois, organique. Certaines de ses oeuvres sont enracinées au coeur de l’être en devenir. En perpétuelles métamorphoses, elles changent avec le temps, évoluant au gré du matériel qui les compose qui vit comme elles, comme un être, une entité qui se révèle. Ses oeuvres sont intimes, chaleureuses et pleines de vitalité.

L’oeuvre Replis temporels (115 cm x 56 cm x 96 cm) est la sculpture de l’exposition la plus intime à l’artiste. Autant symbolique que grandiose, elle est une chrysalide de papier fait à la main en fibre d’abaca, de coton et de fils récupérés. Replis temporels symbolise, pour Isabelle Lemelin, le passage de sa vie d’étudiante à sa vie professionnelle. Ce projet de fin d’études a d’ailleurs reçu une mention couleur pour la recherche de contrastes et d’harmonie en 2004. Sous un autre angle de vue, le visiteur y perçoit une corne d’abondance, symbole accidentel qui pourrait refléter l’abondante créativité partout présente.

L’oeuvre Matrice en flammes (132 cm x 91 cm x 96 cm) est une sculpture de papier, de lin, de fils métalliques, de charbon et de pigments, qui a évolué avec le temps. Elle s’est ouverte comme une orchidée au printemps de sa vie. Sa couleur flamboyante en fait une oeuvre extrêmement chaleureuse. Sous un autre angle de vue, on découvre un coquillage dont l’intérieur nacré aurait été remplacé par un rouge matriciel.

Plusieurs oeuvres ont captivé les visiteurs. Le livre d’or témoigne de leur passage et de leur appréciation, mais l’oeuvre maîtresse est indéniablement Abysse (40 cm x 46 cm x 56 cm) en bois de tilleul, fait de coton tiges et d’écorces. Son aspect végétal est tout à fait envoûtant. Cette oeuvre rappelle aussi un canal auditif et on se surprend à chuchoter autour de cette sculpture quand on l’étudie de près.

Le papier, la fibre de coton, de lin, le bois, l’écorce, le nid d’abeilles… Ce sont des matériaux qui sont issus de la vie et qui ont porté la vie. La Mémoire de la fibre est cette vitalité qui résonne au coeur des oeuvres dont l’âme a été mise à nue. Les sculptures véhiculent cette vie d’une façon différente, certes, mais on la sent toujours à fleur de peau. Comme le dit si bien l’artiste pour parler de son travail:

La beauté est au fond d’une blessure
Ouverte et introspective
Elle dévoile l’intériorité
Ses métamorphoses

Une tension se déploie dans l’espace
Les courbes révèlent leur sensibilité
Rythmées par la fluidité
D’un mouvement furtif

Dans les replis du visible et du caché
Des sillons lumineux
Rendent perceptibles
Les circuits labyrinthiques du devenir

Dans un déséquilibre fait de temps et de mémoire
S’embrase la chrysalide
Matrice temporelle
Creuset alchimique de l’identité

L’exposition Mémoire de la fibre se poursuit jusqu’au 24 octobre 2010. Un café-rencontre avec l’artiste se tiendra le samedi 16 octobre 2010 à 13h30 à la Maison des arts et de la culture de L’Ancienne-Lorette, située au 1268 rue Saint-Paul, L’Ancienne-Lorette (Québec-Canada)

SUR INTERNET

Le site de l’artiste

Lire également l’article biographique Mémoire de la fibre